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Le Nid de Brebis


lundi 12 juin 2017

HISTOIRE D'UN HOMME SAISI DE LA COLERE DU JUSTE

Justice pour Jérôme        Page Facebook

JEROME est né le 13 novembre 1980. Il était le dernier garçon d'une fratrie de 5 enfants. Sa famille paternelle est venue s'installer dans le village de Trivy, en 1864, après avoir racheté la maison et les terrains appartenant à la famille de TALNEUF.
Ce qui est devenu la maison de famille est une très veille maison, construite sous l'Ancien Régime, progressivement modifiée par les générations successives, depuis l’arrivée de l’arrière-arrière-grand-père de JEROME, Jean LARONZE.
C’est dans cette maison que Jérôme a passé son enfance et grandi.
Très tôt, Jérôme a préféré les enseignements de la nature qui l’entourait à ceux de ses professeurs, trop académiques.
Cette proximité avec la terre a nourri sa quête de sens dans ses choix ultérieurs.
Après des études agricoles au lycée de Fontaines, et l'obtention du Bac Technique Agricole en 1999, JEROME a occupé un emploi salarié jusqu'en 2003, année au cours de laquelle il a décidé de reprendre l'exploitation familiale et de s'installer à Trivy, formant ainsi la cinquième génération sur cette ferme.
Autodidacte, cultivé et engagé, JEROME alliait une grande habileté manuelle et une curiosité intellectuelle forgeant un esprit critique qui s'est toujours voulu libre.
C'était un homme d'une grande générosité, serviable et altruiste, qui s'est rapidement engagé en tant que sapeur-pompier volontaire au sein de son village.
Il était toujours présent pour donner un coup de main, réparer un matériel endommagé, préparer une bonne blanquette à partager dans la bonne humeur !
Jérôme était également un paysan en quête de sens sur le devenir de notre agriculture et ses dévoiements.
Les scandales sanitaires à répétition touchant la filière industrielle agricole (vache folle, contamination à la dioxine, affaire Spanghero….) vont forger son engagement militant pour une agriculture de proximité et raisonnée et sa méfiance à l’égard d’une hyper réglementation sanitaire perçue comme complexe et injuste envers les plus faibles et impuissante face aux dérives des puissants groupes industriels.
Souhaitant faire partager sa vision du monde paysan et son dynamisme, il s'est rapproché d'un syndicat agricole, la Confédération Paysanne, afin d'y trouver un appui pour défendre une agriculture de proximité, privilégiant les circuits-courts et une vision humaniste du monde paysan.
Rapidement, son engagement et ses rencontres l'ont conduit à dénoncer les lobbies industriels, le sentiment d’une trop forte proximité des instances politiques au syndicat agricole dominant, la F.N.S.E.A (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) et d’un contrôle des institutions et organismes technico-agricoles par ce dernier et l'absence de réels débats d'idées innovantes et de soutien à la petite paysannerie.
Il était un homme de conviction et courageux, cherchant à comprendre le sens des réglementations de plus en plus contraignantes imposées aux paysans, à l'échelle de l'Union Européenne mais également au niveau de la réglementation française, trop souvent plus complexe et exigeante que celle de l'Europe et mises en œuvre sans discernement.
Normes sanitaires en constante évolution, traçabilité exigeante sinon excessive du bétail quelle que soit la taille et le mode de commercialisation de l’exploitation, contraintes vétérinaires à répétition avec campagnes de prophylaxies, normes exigeantes liées à la PAC, constituent une réglementation foisonnante et illisible contre laquelle JEROME a très tôt dénoncé les excès et le caractère écrasant pour les petites exploitations, en manque de ressources pour y faire face.
Sa révolte était d'autant plus forte qu'il lui apparaissait que ces réglementations à foison pénalisent les plus faibles sans véritablement empêcher les scandales sanitaires et apporter au consommateur final les garanties espérées.
Ses convictions personnelles l'ont conduit à convertir son exploitation pour obtenir le label bio à compter des années 2010 et à s'insurger plus fortement contre une réglementation jugée sans réelle efficacité dans son objectif de protection des consommateurs.
Cette lucidité et liberté de ton lui ont certainement valu une surveillance accrue des administrations de tutelle, avec des contrôles, injonctions, mises en demeure et autres pressions en tous genres que personne n’aurait pu supporter.
Des contrôles humiliants et violents à répétition :
JEROME a subi plusieurs contrôles de la D.D.P.P. (Direction Départementale de Protection de la Population) en 2010 notamment sur les notifications de mouvements d'animaux, bouclage, identification, ...... Puis plus rien jusqu'en 2014 où les contrôles ont repris, alors même que son engagement et sa liberté de ton pouvaient déranger.
A la suite d’un contrôle effectué en 2015, la D.D.P.P. lui notifiera une restriction de mouvement de la totalité de son cheptel, interdisant sa vente, pour perte de traçabilité d’un lot de bovins et engagera une action pénale pour opposition à contrôle et maltraitance animale, en raison principalement d’un défaut de contention de ses bêtes lors du contrôle et d’un manque de suivi sanitaire de son cheptel.
Cette plainte aboutira à une condamnation pénale dont le contenu reste à ce jour ignoré de sa famille puisque le procès se déroulera sans la présence de JEROME ni même d’un conseil pour l’assister, sans que cette situation n’alerte les protagonistes de ce procès et permette des actions alternatives.
Il était certainement encore temps d’agir pour l’aider dans sa détresse.
Le 6 juin 2016, un contrôle quasi inopiné de la D.D.P.P. avec la présence de nombreux gendarmes tourne au drame. Le troupeau effarouché par le déploiement de tous ces agents dans la pâture saute dans une rivière, plusieurs bêtes ne survivront pas. JEROME sera marqué définitivement par la violence et l’humiliation de ces contrôles, effectués avec des gendarmes armes au poing, jusqu’au fond de ses champs, dans son village natal. Le contrôle est alors interrompu en raison de la tournure des évènements et de la mort de plusieurs bovins. La Confédération Paysanne 71, enfin informée par la D.D.P.P., prend contact avec sa famille pour alerter sur la situation.
Un nouveau contrôle est réalisé le 22 juin 2016, en présence d’une des sœurs de Jérôme et quelques membres de la Confédération Paysanne 71, ceux-ci ayant été avertis en amont. La D.D.P.P. est encore accompagnée par de nombreux gendarmes. Après de longues discussions et négociations avec les agents de la D.D.P.P., il est convenu que les gendarmes restent en retrait et n’interviennent pas dans les champs. La tension palpable baisse enfin lorsque les gendarmes finissent par partir. Le contrôle se termine sans difficulté et très calmement.
Malgré la brutalité des précédents contrôles et la parfaite connaissance par l'administration de la situation de détresse de JEROME, celui-ci est confronté à un nouveau contrôle de la D.D.P.P., le 11 mai 2017, toujours en présence de nombreux gendarmes et réagit, pour se protéger, en prenant la fuite, en l’absence de sa famille ou de ses proches. Dans ses derniers témoignages à la presse, JEROME précise qu’il n’a pas foncé sur les gendarmes mais tenté de les effaroucher avec son tracteur pour se protéger et prendre la fuite.
Une issue incompréhensible et encore plus violente :
Après neuf jours de traque par les gendarmes de la brigade de Cluny, JEROME est localisé, le 20 mai dernier, dans un petit chemin à Sailly, près de Cluny. Deux équipages de gendarmes sont alors envoyés sur les lieux pour l'interpeller. A l'arrivée du premier équipage, Jérôme était assoupi dans sa voiture, porte ouverte. Les deux gendarmes, sans attendre le renfort prévu, s'approchent de son véhicule, à moins de dix mètres puis seraient descendus pour l'interpeller. Leur initiative réveille JEROME qui aurait alors tenté de fuir alors que les deux gendarmes étaient à pied sur le côté. Six balles ont ensuite été tirées dont trois mortelles. L'une tirée latéralement qui a atteint l'artère fémorale, et deux tirées à travers la vitre arrière de son véhicule, le touchant par deux fois à l'omoplate et atteignant les organes vitaux.
Une prétendue arme, datant de la seconde guerre mondiale, aurait été retrouvée dans sa voiture, sous l’un des sièges, sans cependant qu’il n’en ait jamais fait un quelconque usage, la découverte de cette arme étant intervenue lors de la fouille du véhicule, après son décès.
Après une enquête de flagrance de plus de deux semaines, conduite sous l'autorité du procureur de la république de MACON, une information judicaire de nature criminelle pour violences avec armes ayant entrainé la mort sans intention de la donner devrait être ouverte dans les prochains jours et confiée au pôle de l'instruction de Chalon-sur-Saône.
L'indignation et l'incompréhension restent fortes au sein de sa famille, de ses proches et du monde paysan face à ce drame terrible, aux conditions des contrôles subis par Jérôme, à l'absence de soutien des organismes professionnels et au recours démesuré et injustifié aux forces de l'ordre alors qu'il ne s'était jamais montré violent lors des précédents contrôles.
CE QUI EST ARRIVE NE DOIT PLUS ETRE POSSIBLE et personne ne peut accepter qu'un homme soit harcelé, traqué puis abattu pour ce qui était à l'origine des irrégularités administratives.
JEROME reste pour tous un frère et un ami.
Continuez à nous soutenir dans notre action pour la recherche de la vérité et pour que sa mort tragique puisse réveiller les consciences et faire bouger les lignes, votre soutien nous est précieux !
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