Au Nid de Brebis

Le Nid de Brebis


vendredi 26 août 2016

Des aides à l'installation plus souples pour les jeunes agriculteurs - L'Express L'Entreprise

Des aides à l'installation plus souples pour les jeunes agriculteurs - L'Express L'Entreprise

En pleine crise agricole autour de Lactalis, un décret vient d'être publié pour améliorer les modalités des aides à l'installation des jeunes agriculteurs. Ils seront moins pénalisés si leur plan d'entreprise ne se réalise pas comme prévu.

Aléas climatiques, crises conjoncturelles comme l'été froid et pluvieux qui a causé une baisse de la production de toutes les filières végétales cette année, ou la surproduction mondiale de lait qui a fait s'effondrer les prix... Jusqu'ici, lorsque le contexte prévalant lors de son installation n'était pas au beau fixe, le jeune agriculteur pouvait rapidement perdre les aides reçues pour la création de son entreprise (dotation jeunes agriculteurs et prêts bonifiés). Désormais, l'exploitant ne réalisant pas son plan d'entreprise comme prévu ne sera plus sanctionné aussi sévèrement, aussi vite.  

Une plus grande progressivité des sanctions

Un décret publié ce 23 août au Journal officiel porte, avec ses arrêtés d'application, sur les conditions d'éligibilité aux aides à l'installation, la nature des engagements souscrits pendant les quatre années du plan d'entreprise, les modalités d'attribution et de contrôle de ces aides et le régime de sanction applicable en cas de non-respect des engagements.  
Ce texte "prévoit notamment la mise en place d'une plus grande progressivité des sanctions en cas de non-atteinte de certains engagements souscrits par les jeunes agriculteurs, notamment le revenu agricole minimum attendu et la part minimum de revenu agricole dans le revenu professionnel global", indique le ministère de l'Agriculture dans un communiqué.  

Une évaluation sur la durée

Les dispositions applicables précédemment étaient beaucoup plus strictes en cas de non-atteinte de ces objectifs fixés. Certains d'entre eux devaient être respectés annuellement et conduisaient à une déchéance totale de l'aide en cas de non-atteinte, même si le jeune agriculteur en était très proche. 
La vérification des engagements se fera non plus de manière annuelle, "mais sur la durée totale du plan d'entreprise, ce qui permet le cas échéant de lisser les aléas économiques inhérents à l'activité agricole", indique le ministère. 
Ce texte "parachève le processus de rénovation de la politique d'aides à l'installation initié en 2012 lors des Assises de l'installation et consolide les dispositions relatives aux aides à l'installation applicables depuis le 1er janvier 2015 découlant de la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt", rappelle le communiqué. 
 

Cagnotte : Sauvez la ferme de Louis - Leetchi.com

Cagnotte : Sauvez la ferme de Louis - Leetchi.com

L'amour de ses vaches lui a sauvé la vie!

C'est l'histoire pas banale d'un agriculteur-philosophe du Morbihan...
Après une carrière où il a côtoyé le droit, l'économie et la philosophie, Louis Ganay a eu envie de changer d'air!
Alors il a réalisé son rêve d'enfant en devenant agriculteur. Installé en association à trois puis à deux, il est aujourd'hui seul pour s'occuper de ses 50 vaches laitières, suite à un départ en retraite.
C'est après une période difficile où il a perdu plusieurs vaches que tout bascule. Le manque de trésorerie a entraîné des dettes sur son exploitation et aujourdh'ui il risque tout perdre.
Lui, qui avait tout fondé sur ce projet de vie mûrement réfléchi, lui qui a tant donné pour son métier, a bien failli tout laisser tomber, poussé par de sombres pensées...
Et puis il s'est souvenu que ses vaches l'attendait, que sa vie, c'était en harmonie avec la nature qu'il voulait la vivre pleinement.
Alors, il a repris goût à la vie, pleins de projets en tête et il prend aujourd'hui les choses avec philosophie!
Son but ? Passer son élevage en bio pour suivre ses convictions et transformer son "or blanc" en beurre, pourquoi pas!
Seulement voilà, malgré son énergie au travail, malgré tous ces projets pour offrir une agriculture meilleure à ses prochains, il risque perdre sa ferme.
C'est pourquoi nous avons créé une cagnotte. Pour lui venir en aide et lui redonner espoir...
Tendez lui votre main, sauvez la ferme de Louis.
  • Chacun participe du montant qu'il souhaite.
  • Tous les paiements sont sécurisés
Merci à tous

jeudi 25 août 2016

A Sévérac-d'Aveyron, 700 brebis qui ne passent plus - CentrepresseAveyron.fr

A Sévérac-d'Aveyron, 700 brebis qui ne passent plus - CentrepresseAveyron.fr

A Sévérac-d'Aveyron, 700 brebis qui ne passent plus

Le 25 août à 11h05 par Joël Born | Mis à jour il y a 8 heures
Chaque été, lorsque l’herbe se fait rare dans les vallées, Bernard Ségala conduit ses brebis laitières sur les hauteurs du plateau, qui surplombe Saint-Grégoire. En traversant une partie de ce village de caractère.
Chaque été, lorsque l’herbe se fait rare dans les vallées, Bernard Ségala conduit ses brebis laitières sur les hauteurs du plateau, qui surplombe Saint-Grégoire. En traversant une partie de ce village de caractère.
Saint-Gréroire. Ses maisons caussenardes et médiévales, son pigeonnier, son église, classée monument historique, et ses... troupeaux de brebis. Lorsque le garde champêtre lui a amené en mains propres l’arrêté municipal interdisant désormais le passage de ses 700 brebis laitières dans la traversée de ce village de caractère, Bernard Ségala n’en est pas revenu.
Impensable, selon lui. «J’ai pris cela comme un coup de pied au cul. J’en suis blessé, outré», témoigne l’éleveur de 72 ans, qui n’a toujours pas digéré, cette décision récemment prise par la municipalité de la commune nouvelle de Sévérac-d’Aveyron, à la suite de plaintes de quelques villageois, dérangés notamment par les crottes laissées par les animaux sur le macadam.
«Je suis étonné que le maire ait signé un tel arrêté, ajoute-t-il, comme pour mieux exprimer son incompréhension. Ça crée un climat délétère.»
Conduire les bêtes sur le plateau
Chaque été, de la mi-août à la fin septembre, lorsque l’herbe se fait plus rare dans les prairies, en raison de la sécheresse, Bernard Ségala conduit ses bêtes sur les pâturages du plateau de Courry, qui surplombe Saint-Grégoire, en traversant une partie du village. Étant bien entendu que dans le cadre du cahier des charges de l’AOC Roquefort, les brebis doivent pâturer de l’herbe, chaque jour.
« Économiquement, si on me prive de mes 30 hectares sur le plateau, où on a de bons champs, cela met en péril notre exploitation, insiste l’homme au franc-parler. Il y a quarante ans, sur l’ancienne commune de Lavernhe, il y avait trois paroisses, trois laiteries et 44 producteurs de lait de brebis pour Roquefort. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que trois producteurs. Lorsque Roquefort est passé de 30 millions de litres à 180 millions de litres, j’ai suivi le développement et j’ai multiplié ma production par dix. Je suis fier de tout ça. J’ai 72 ans, avec ma femme, on est toujours à la queue des brebis et personne ne veut prendre la relève là-dedans. On me marche sur les orteils et je ne l’accepte pas. Je n’ai aucune leçon à recevoir de deux ou trois pèlerins.S’il n’y avait plus de vaches sur l’Aubrac, on n’aurait plus rien à y faire. Ici, c’est pareil avec les brebis.»
«Cet arrêté est ciblé»
L’éleveur de Saint-Grégoire ne décolère pas et crie à une certaine forme d’injustice. «Cet arrêté interdit uniquement le passage des ovins et non pas celui des bovins. Il est bien ciblé. Pourquoi seulement les crottes de brebis et pas les bouses de vaches», peste-t-il, bien décidé à ne pas lâcher le morceau.
Même s’il se dit prêt à faciliter un compromis, qui pourrait satisfaire tout le monde. «À chaque fois, on a le souci de ne pas salir les rues. Il y a de cela plusieurs années, on avait demandé la création d’une piste à l’est du village, dans le cadre du remembrement. Il y a eu quelques projets et c’est passé à la trappe. Que cet arrêté soit au moins suspendu, cet été, le temps de trouver une solution.»
Une solution d’ici la fin du mois
Lorsque nous l’avons contacté, pour lui demander les raisons d’une telle mesure, qui peut paraître radicale, le maire de la nouvelle commune de Sévérac-d’Aveyron, Camille Gallibert, n’a pas souhaité s’étendre sur l’affaire. Se refusant à gonfler la polémique. « On est en pleines négociations. On travaille là-dessus. On va essayer d’aboutir d’ici la fin du mois, de trouver rapidement une solution à l’amiable, s’est-il contenté de nous préciser. Sachez que l’on a la pression de la préfecture, sur une possible dangerosité, parce que des gens se plaignent...»
On comprend que l’affaire a fait grand bruit dans le Sévéragais. Même au-delà. Jusque dans les bureaux de nombreux élus. «J’ai discuté avec les uns et les autres et l’on peut comprendre les positions des uns et des autres, commente le député Arnaud Viala. Tout le monde est à la recherche d’une solution pour que l’activité agricole puisse coexister avec le résidentiel.»
Et le jeune parlementaire d’assurer, lui aussi, que «ça va se régler.»

samedi 20 août 2016

Je-pature – Mutualiser – Partager – Echanger – Banaliser – Capitaliser

Je-pature – Mutualiser – Partager – Echanger – Banaliser – Capitaliser

Je-pature.com est un réseau d’éleveurs, de conseillers agricoles, chercheurs et vétérinaires. L’objectif est de permettre à l’échelle Française de favoriser le partage et la capitalisation des expériences et connaissances. La création de ce réseau d’échange a été motivé par la volonté d’accompagner les éleveurs dans une démarche de valorisation des surfaces de pâturage afin de réduire les charges de production.

dimanche 14 août 2016

Amour, jeu et stratégie chez les moutons

Amour, jeu et stratégie chez les moutons - One Voice

Amour, jeu et stratégie chez les moutons

Les moutons souffrent d'une réputation bien éloignée de la vérité. Au sein du peuple ovin, pourtant, on joue, on s'aime et on se souvient… One Voice vous invite à les découvrir.
Un troupeau de moutons ça n'est pas seulement une masse blanche qui se déplace dans la campagne. Non, un troupeau de moutons, c'est une multitude d'individus, de personnalités différentes, qui se déplacent ensemble, en un même mouvement. Ce comportement est celui de toutes les espèces proies, une stratégie pour faire face aux prédateurs… qui s'attaqueront de préférence aux individus isolés. En cas d'attaque, il faut être soudés. Alors oui, souvent, un mouton suit, sans réfléchir. Mais cela ne fait pas de lui un idiot, au contraire ! Cela lui permet de survivre… Et si une chose est certaine, c'est que sa vie mentale est beaucoup plus riche que ce que certains se complaisent à le croire.
De la personnalité
Les moutons ont du caractère. Ceux qui vivent avec eux le savent bien. Certains sont timides, d'autres particulièrement curieux. D'autres encore, notamment les mères qui protègent leurs petits, peuvent même se montrer agressifs. Quoiqu'il faudrait sans doute plutôt parler de courage, à les voir faire face lorsqu'un chien ou un autre prédateur menace leur agneau ! Toujours est-il qu'il suffit d'observer attentivement un mouton pour comprendre, à son regard et à son attitude, l'émotion qu'il ressent. Car ce n'est pas non plus par hasard que le troupeau s'organise. Parmi les brebis, il y en a toujours une au tempérament de leader, qui saura gérer la panique générale que peut susciter l'apparition d'un humain ou d'un chien inconnus. Les autres ont confiance en elle et elle mènera le troupeau en sécurité... Mais pourquoi ont-elles confiance ?
Respect et non-violence
Il aura fallu qu'une primatologue s'intéresse à eux pour que l'on donne aux moutons une chance de prouver leur intelligence. Car pour avoir des réponses intéressantes, encore faut-il poser les bonnes questions ! C'est Thelma Rowell qui, en observant durant trois années consécutives la vie d'un troupeau de moutons sauvages, a pu démonter un certain nombre de clichés. Grâce à elle, on sait désormais que le répertoire comportemental des moutons est riche et qu'ils tissent des liens étroits entre eux. Leurs histoires d'amitié et d'inimitié guident leurs interactions au moins autant que leur âge et leur rang hiérarchique. Chez eux, la taille des cornes importe peu, l'expérience prime sur la force physique. Ainsi, les brebis d'un âge avancé dirigent le troupeau, indépendamment de leur condition physique. Elles ont su gagner la confiance de leurs congénères, en soignant et en nourrissant leurs descendants au fil des années, et sans jamais user de violence…
Amis pour la vie
Comment s'étonner alors que certains moutons tissent des liens durables, non seulement entre eux mais aussi avec des individus d'espèce différente ? Les scientifiques ont pu démontrer que, non seulement ils étaient capables de reconnaître 50 facies de moutons et 10 visages humains, de face et même de profil, mais qu'ils s'en souvenaient pendant deux ans ! C'est une caractéristique qui signe une intelligence sociale particulièrement exacerbée… Extrêmement stressés lorsqu'ils sont isolés – ce qui n'a rien d'étonnant pour un animal grégaire – ils se calment lorsqu'on leur montre des photos de leurs compagnons… d'après les chercheurs de Cambridge d'ailleurs, les moutons pensent très certainement aux individus absents. Rien de vraiment étonnant lorsqu'on sait qu'une mère et son petit que l'on a séparés pleurent pendant des jours. Mais leur affection va bien au-delà de la frontière de l'espèce. Les moutons se font des amis sans discrimination, comme Rammo le bélier, devenu le meilleur ami de Whisper, une vache aveugle... Grâce à lui, qui l'a guidée pas à pas jusqu'à la fin de sa vie, elle a pu se déplacer sans se cogner partout. Et, lorsqu'une maladie l'emporta violemment, Rammo pleura longtemps sur la dépouille de sa chère disparue. 
Le mouton médecin
C'est encore à l'instar des grands singes qu'une découverte étonnante a été faite concernant le comportement des moutons. Tandis que les chercheurs continuent (à juste titre) à s'ébahir de la capacité des chimpanzés à pratiquer l'automédication dans les grands arbres des forêts d'Afrique équatoriale, les prés australiens se sont eux aussi révélés de véritables pharmacies à ciel ouvert… Une équipe de scientifiques a ainsi découvert que les moutons malades savaient comment se soigner en choisissant les plantes appropriées ; mieux encore, c'est grâce à l'enseignement qu'ils ont reçu de leur mère lorsqu'ils étaient agneaux qu'ils en sont capables ! Les travaux de recherche montrent aussi que, lorsqu'il en a la possibilité, un mouton remangera une plante qui l'a soulagé dans le passé… Les connaissances des moutons en « phytothérapie ovine » s'enrichiraient donc de génération en génération.
Des moutons en cavale
Bien loin encore de ce que la plupart imaginent, les moutons s'avèrent être de fins stratèges, capables de s'évader d'enclos pourtant bien fermés, si l'herbe plus verte du champ voisin les motive. Le dépassement de soi est aussi une qualité ovine ! C'est en tout cas ce que l'on peut aisément imaginer, tant les anecdotes décrivant leurs escapades sont nombreuses. En 2004, c'est même tout un troupeau qui a défrayé la chronique en franchissant 3 m de grilles. Pour y parvenir, les brebis se sont allongées, sur le côté ou sur le dos, et ont roulé sur elles-mêmes ! Elles ont aussi sauté des clôtures hautes de 1,50 m et se sont faufilées dans des trous d'à peine 20 cm, s'infligeant ainsi beaucoup d'efforts et de contorsions inhabituelles pour parvenir à rejoindre les jardins avoisinants à l'attrait gustatif sans équivoque... Janet Taylor, qui a fondé le Farm Animal Sanctuary où elle recueille des animaux sauvés de l'abattoir, se plait quant à elle à raconter les facéties du « gang des trois », trois moutons capables d'ouvrir n'importe quelle porte dans sa ferme ! Ils utilisent leur langue comme une clé en l'introduisant dans la serrure, et si le verrou est dur, l'un d'eux s'appuie sur la porte pour lui faciliter la tâche tandis que le troisième donne un coup de sabot pour l'ouvrir… Ingéniosité et coopération, voilà encore deux qualités ovines que certains jugeront inattendues.
Communiquer avec les humains
La coopération pour les moutons est sans doute une conséquence de leur aptitude à communiquer, y compris avec les humains. Ceux qui ont un mouton pour compagnon le savent déjà, ils reconnaissent très bien leur nom – dès lors qu'on veut bien leur en donner un ! Et, bien sûr, ils viennent quand on les appelle… L'histoire d'Audrey et de Sybil, deux brebis ayant été élevées au biberon dans la ferme de Rosamund Young, est, à ce propos, particulièrement touchante : cette fois-là, c'est un humain qui a répondu à l'appel d'un mouton… Un après-midi Audrey, tout en bêlant sans discontinuer, est venue taper avec vigueur sur la porte de la cuisine où se trouvait Rosamund. Lorsque cette dernière a ouvert la porte, elle s'est mise à bêler de plus belle, courant sur la pelouse, s'arrêtant, la regardant et courant un peu plus loin, à la manière des chiens qui veulent qu'on les suive… Elle conduisit ainsi Rosamund jusqu'à la piscine où sa sœur, Sybil, nageait en rond, incapable de sortir de l'eau…
Ouvrir les yeux, et son cœur…
De Rammo, éploré d'avoir perdu son amie, à Audrey mettant tout en œuvre pour sauver sa sœur, c'est par les anecdotes que la nature véritable du peuple ovin apparaît… Le mouton devrait être symbole d'altruisme et de compassion, bien loin de ce qu'il représente aujourd'hui ! Fin stratège, à la gourmandise certes démesurée, il a sa place à nos côtés, non seulement en tant que compagnon mais aussi en tant que modèle…
Voir, écouter, partagez !
Pour voir il faut accepter de regarder, et pour entendre il faut être à l'écoute… C'est ce à quoi nous invitent ces histoires de moutons. Des histoires vraies, qui dressent un portrait bien éloigné de la croyance populaire. Les moutons sont des êtres intelligents et attachants. Ils peuvent même être des compagnons fidèles, si seulement on leur en donne l'occasion… Pour nous aider à faire en sorte que leur identité véritable soit enfin de notoriété publique, et que la façon dont ils sont traités évolue, vous pouvez commander et diffuser autour de vous le guide « Le peuple ovin et bovin » qui relate également de nombreuses belles histoires de vaches…

TradiFri : Foire aux moutons - Etat de Fribourg

TradiFri : Foire aux moutons - Etat de Fribourg

Foire aux moutons

Foire aux moutons© La Liberté / Alain Wicht
Le retour du bétail à la fin de la saison d’alpage est un moment-clé dans l’année paysanne. Il n’est pas étonnant que ce jour soit aussi un événement, un moment de rencontre souvent associé à un marché. C’est le cas pour la désalpe des moutons à Jaun en Gruyère, à Zollhaus en Singine (Planfayon/Plaffeien) et dans la région voisine à Riffenmatt (Guggisberg, Berne).
Lorsque les moutons redescendent de l’alpage, les troupeaux sont rassemblés sur une place et répartis dans des parcs. Un troupeau d’estivage est souvent constitué d’animaux appartenant à différents éleveurs. Le grand parc s’ouvre sur de plus petits enclos où les animaux sont triés. Différents signes distinctifs permettent de reconnaître les bêtes : signes en peinture résistante à l’eau, marques au fer, plaquettes fixées à l’oreille. Le tri des animaux a donné le nom traditionnel Schafscheid. Les animaux ne peuvent être emmenés avant que le commissaire ait vérifié la répartiton (Schweizerisches Idiotikon, Vol 8, Col 219).
Bellegarde/Jaun : la plus grande fête de l’annéeLe village de Bellegarde compte quelques 700 habitants mais ce sont plus de 2000 personnes qui participent à la Schafscheid. Beaucoup d’expatriés reviennent ce jour-là dans leur village d’origine et la fête est aussi appelée à jouer un rôle touristique croissant. C’est la plus grande manifestation locale de l’année (témoignage de Jean-Marie Buchs, in Freiburger Nachrichten du 2 juillet 2009). En 2012, la foire aux moutons a eu lieu pour la 418e fois ce qui la fait remonter à 1594 ou 1595. A ce moment, le Gouvernement de Fribourg accorde un droit de marché au pays de Bellegarde. Une attestation de 1643 mentionne deux marchés par an (Karl HOLDER, 1902, pp. 48 et ss). Si la foire aux moutons n’est pas explicitement mentionnée on peut effectivement supposer qu’elle se tient à l’une de ces deux dates.
La Schafscheid de Bellegarde a lieu à mi-septembre, le lundi du Jeûne fédéral mais anciennement elle avait lieu le samedi. Comme la foire se prolongeait jusqu’au petit matin et concurrençait ainsi la fréquentation de la messe, le curé a fait déplacer la foire au lundi. A la fête, 300 à 500 moutons arrivent en plusieurs troupeaux. Les bergers prennent la peine de décorer leurs animaux pour cette désalpe. Les moutons ne sont pas seulement restitués à leurs propriétaires, ils font aussi l’objet d’un marché. Depuis quelques années des éleveurs y amènent aussi des bêtes de la plaine. Une société de valorisation du bétail de boucherie est un client important.
En raison des transformations du monde agricole et de l’arrivée du loup dans la région, le nombre de moutons est en rapide diminution. Mais on voit aussi de jeunes bergers reprendre le flambeau et assurer la continuité de cette tradition (Freiburger Nachrichtendu 6 septembre 2012). Un menu spécial marque la journée de foire, il s’agit du menu traditionnel de la bénichon. Celui-ci comprend un plat fribourgeois de viandes fumées, chou et pommes de terre, puis un rôti d’agneau garni. L’hôtel Hochmatt de la Villette sert un menu simplifié : ragoût d’agneau et purée de pommes de terre ou gigot avec croquettes de pommes de terre, les deux avec les poires à botzi. La fermeture de l’hôtel Wasserfall cause des soucis aux organisateurs et aux instances touristiques. Cet établissement a servi jusqu’à 500 ou 600 menus lors des éditions précédentes et une nouvelle solution doit être trouvée pour restaurer les nombreux visiteurs (Freiburger Nachrichten du 21 mai 2013).
Un avenir incertain pour la foire de Planfayon En 1947, une foire aux moutons s’ajoute aux quatre marchés de l’année de Planfayon. Mais cette foire est plus ancienne car le journal Freiburger Nachrichten mentionne ceci en 1927 : « Le village offre un tableau intéressant le premier mercredi de septembre. Les bergers viennent avec leurs troupeaux de plusieurs centaines de moutons rendre aux propriétaires les bêtes qui leur ont été confiées pour la saison d’été. » La manifestation est décrite avec quelques détails : « aussitôt que les bêtes sont amenées dans les parcs montés pour la circonstance, chacun se met à chercher ses moutons dans le lot, ce qui ne va pas sans quelques difficultés si la plaquette portant les initiales gravées au fer rouge a été perdue et que la bête n’a pas de signe distinctif. Des signes apposés sur les oreilles permettent généralement de les reconnaître. » Le berger sort de son sac des paires d’oreilles comme preuves pour les moutons qui sont tombés ou qui ont péri (Freiburger Nachrichten, 1927, 196, p. 4).
Jusqu’en 1974, la Schafscheid a eu lieu le premier mercredi de septembre. En raison de l’un des marchés annuels, la manifestation a été déplacée au samedi du Jeûne fédéral sous le nom de Schafteilet. Depuis 1982, elle a lieu à Zollhaus et a pris une nouvelle dimension de convivialité et de rencontre. Mais la question du loup lui a porté un rude coup. En 2011, ce sont quelques 550 moutons qui y ont été menés, mais en 2012 la manifestation a été annulée. Son avenir est donc incertain.
Chez les voisinsA Riffenmatt, dans la commune bernoise de Guggisberg, une Schafscheid est attestée depuis 1662. Elle a lieu le premier jeudi de septembre et a rassemblé jusqu’à 600 têtes de petit bétail. Près de 20’000 personnes suivent l’arrivée des moutons et font le marché. Ueli Gaffner, secrétaire communal de Guggisberg considère cette fête comme aussi importante que la Fête nationale. Il estime que la foire va se maintenir. A son avis, un élément important manquera mais la fête se fera même sans moutons. (Freiburger Nachrichten du 1er et du 6 septembre 2011). En effet, en 2011, il n’y a eu qu’une centaine de moutons. La société des éleveurs ovins de Rüschegg, une des plus importante de la région, avait fait redescendre sont troupeau plus tôt à cause des attaques du loup. En 2012, les moutons n’ont plus été menés sur leurs alpages traditionnels.
Il faut encore mentionner la Schafscheid de Bellalp en Valais, où quelque 1200 bêtes sont réunies, primées et rendues à leurs propriétaires (BAUMANN et WOLGENSINGER, 1979, p. 90).

mercredi 10 août 2016

Echange exploitation agricole contre vacances - France 3 Franche-Comté

Echange exploitation agricole contre vacances - France 3 Franche-Comté

Echange exploitation agricole contre vacances

Pas toujours facile de partir en vacances quand on gère une exploitation agricole... Pour se faire remplacer, il existe un service qui fait coïncider les plannings de salariés agricoles avec les besoins des agriculteurs. 
  • Emilie Dinjar
  • Publié le , mis à jour le 
Remplaçant d'agriculteur en vacances
Partir en vacances en laissant ses bêtes sous bonne garde, c'est possible depuis plusieurs années pour les agriculteurs du Nord Jura, qui peuvent s'offrir les services d'un salarié agricole durant une ou plusieurs semaines par an.
Exemple à Parcey, dans un élevage de 60 vaches dont le propriétaire a confié les clés à un salarié agricole indépendant.

Vacances : les agriculteurs aussi font une pause
Reportage de Claire Schaffner et Hugues Perret. Avec Laurent Rouffet (Agriculteur), Laurent Bossus (Salarié agricole) et Sylvie Paris (Responsable du planning)

Allègre | La Neira des Volcans d'Allègre organisée par l'Association La Neira

Allègre | La Neira des Volcans d'Allègre organisée par l'Association La Neira

La Neira des Volcans d'Allègre organisée le dimanche 7 août par l'Association La Neira à Allègre, Centre George Sand . Galerie photos en ligne

vendredi 5 août 2016

Quand le loup dicte leur conduite aux décideurs politiques | L'Humanité

Quand le loup dicte leur conduite aux décideurs politiques | L'Humanité

Alors que nous ne sommes qu’au tout début de l’été, les attaques de loups contre les troupeaux de moutons et même de bovins se multiplient en France, bien au-delà des zones de montagne. Mais nos décideurs politiques, paralysés par la peur de déplaire aux organisations qui militent pour toute absence de régulation du prédateur, ne prennent aucune initiative. Au risque de faire disparaître l’élevage ovin dans un pays qui importe six agneaux quand il en consomme dix.
L’élevage au pré de moutons, de chèvres et de bovins est-il compatible avec la présence du loup en montagne et bientôt en plaine ? Les décideurs politiques n’osent jamais se poser cette question de peur de perdre les voix des défenseurs du prédateur aux élections. Mais l’animal est implanté désormais dans de vastes de régions comme le Grand-est, La Bourgogne -Franche-Comté, Rhône-Alpes-Auvergne, PACA et la future Occitanie. Dans toutes ces régions qui représentent désormais près le la moitié de la France métropolitaine, le loup se nourrit essentiellement de la de viande des animaux qu’il tue et les moutons sont plus faciles à attraper que les chamois. Le loup cause désormais de gros dégâts dans les troupeaux sont d’une cruauté stressante pour des centaines de milliers d’herbivores. Mais ces dégâts ne sont guère repérable par le grand public citadin, surtout quant la publicité pour un fromage de chèvre appelé « saint-loup » servait ces dernières semaines à sponsoriser la présentation du bulletin météo de TF1 avec des images de parfaite cohabitation entre un prédateurs hurlant et quelques chevreaux innocents.
 Revenu voilà plus de vingt ans dans le département des Alpes-Maritimes, l’égorgeur de brebis, -protégé par la convention de Berne qui interdit de le tirer dans les pays signataires de ce texte- étend chaque année son territoire de chasse. Plusieurs données objectives expliquent cette colonisation de nouveaux territoires par le loup. Dans une meute, seul le couple dominant se donne le droit de procréer et interdit tout accouplement aux autres membres de la meute. Du coup, les jeunes mâles et les jeunes femelles choisissent souvent de quitter la meute pour aller s’accoupler sur des territoires jusque là sans loup. Ainsi se créent de nouvelles meutes tandis que des animaux solitaires circulent aussi en quête de nouvelles rencontres. Voilà pourquoi des troupeaux de moutons des départements de toute la chaîne des Alpes , puis du Jura, des Vosges et du Massif Central ont été ces dernières années victimes des attaques du loup. 
Au fil des ans, le prédateur fait aussi des incursions dans les départements d’élevage en plaine. David Abraham , est un informaticien qui s’est reconverti dans l’agriculture biologique avec un élevage de moutons , de volailles et porcs en plein air sur la commune de Thuilley-aux-Groseilles , en Meurthe-et-Moselle. Nous l’avons rencontré chez lui la semaine dernière. Son troupeau de brebis a été victime de deux attaques ces dernières semaines. Il a perdu huit moutons lors de la première attaque et trois de plus lors de la seconde, le reste du troupeau ayant été retrouvé à plus de trois kilomètres du pré. Les pauvres bêtes en recherche de protection s’étaient réfugiées au milieu d’un troupeau de vaches charolaises.
Mais le loup s’attaque aussi aux bovins. En mai dernier, puis au début de mois de juin, des veaux ont été tués et d’autres blessés dans un pâturage de La Robine-sur-Galabre et sur les hauteurs de Seine-Les -Alpes dans le département des Alpes de Haute-Provence. Il en a été de même dans les Haute Alpes du côté de Sigoyer ou 18 génisses ont disparu, certains animaux ayant sauté dans le vide pour tenter d’échapper aux loups. Des attaques de troupeaux ont aussi été signalées ces dernières semaines en Lozère et nous ne sommes qu’au début de l’été avec la montée aux estives. Car c’est en montagne que les attaques sont les plus nombreuses en dépit de la présence des chiens de protection et du parcage qui met les troupeaux dans une situation d’inconfort lors du couchage nocturne.
Depuis le retour du loup en France, des associations de défense du prédateur prétendent, en dépit des réalités, qu’il est possible de faire cohabiter l’élevage en liberté avec la présence du loup en liberté. Ce qui se vit et se constate sur le terrain au jour le jour montre que non. Suite à une attaque, les troupeaux sont stressés en permanence. Aux estives, certaines zones propices aux attaques par surprise ne sont plus pâturées et le milieu se ferme, réduisant la biodiversité. Oui, la présence du loup fait diminuer la biodiversité en montagne et la fera aussi diminuer dans les zones de pâturage de plaine et de moyenne montagne. Si on laisse proliférer cet animal, les moutons devront être confinés en bergerie et nourris à l’auge d’un bout à l’autre de l’année alors que la vocation de cet élevage est de valoriser les prairies et les parcours de sous bois situés sur les terres les moins fertiles du pays qu’ils entretiennent tout en nous fournissant de la viande et du lait à fromage.
Alors, le loup ou l’agneau, il faudra bien choisir avant qu’il ne soit trop tard. Il est largement prouvé que la cohabitation est impossible puisque le carnassier chassant en meute se nourrit des herbivores domestiqués en priorité. Ce que certains « écologistes de salon » ne voudront jamais comprendre bien que ce soit d’une grande simplicité. 

J'ai renvoyé de chez moi ces techniciens qui décident pour nous - Wikiagri.fr

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'ai renvoyé de chez moi ces techniciens qui décident pour nous

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30AVR2016
Pourquoi ce titre me direz-vous ? Ne faisons-nous pas partie de la même famille, nous les paysans et nos frères les techniciens ? Oui… et non ! Tout dépend de qui est l’aîné, tout dépend de qui a un peu plus d’autorité sur l’autre ; c’est là tout le dilemme.
Marseillais de naissance, installé depuis le 1er janvier 2012 dans le Morbihan, après un long et beau parcours d’études de Droit et de philosophie et l’enseignement de l’économie, j’ai déroulé le tapis rouge de ma ferme devant un nombre impressionnant de voitures de fonctions, aux armoiries de grands groupes agro-industriels. Et j’ai reçu ces messieurs (car ce sont bien souvent des hommes) avec une courtoisie toute chevaleresque, faisant honneur à l’éducation reçue de mes parents.
Paysan hors cadre familial, après une courte période de salariat, et avec un montant important d’annuités à rembourser chaque mois, je croyais alors au mirage de l’agriculture productiviste : j’achetais tout ce qu’il y avait de meilleur pour ma ferme, pour que mes pâtures donnent beaucoup d’herbe et mes vaches, beaucoup de lait. Mal m’en pris ! Les résultats ne vinrent pas, malgré l’omniprésence des techniciens : les pâtures étaient saturées, mon troupeau en triste état sanitaire et mes dettes importantes. Cumulés à d’autres soucis, j’ai voulu mettre fin à mes jours début 2015.
Voilà le décor planté, examinons maintenant les accessoires, puis les acteurs…

Savoir des paysans, « science » des techniciens

Ces messieurs m’ont concocté durant 4 ans un véritable panier garni : ammonitrate, chlorure de potassium, oxyde de souffre, urée, bicarbonate de soude, minéraux divers, soja OGM brésilien, poudre de lait de soja, poudre lait post-colostrale nettoyante, conservateurs de fourrages, bactéries à épandre, pierres à lécher antiparasitaire, produits pour renforcer l’immunité, poudre d’huitres rétentrices d’eau… que sais-je encore !
J’avais un technicien qui suivait mes cultures et qui décidait des semences/engrais/ traitements phytos à faire dans les champs ; j’avais un technicien lait qui s’occupait de la ration alimentaire du troupeau, veaux, vaches, génisses ainsi que de la production prévisionnelle de lait ; j’avais le GDS, le Contrôle laitier, le technicien de la coopérative laitière, le Centre comptable, des techniciens de la Chambre d’agriculture, un technicien bâtiment, un technicien en nutrition des veaux, un autre en produits pharmaceutiques type phytothérapie, un autre spécialisé dans le minéral, un autre encore dans les analyses de fourrages, un autre dans le planning d’accouplement de mes vaches…
Et au milieu de tous ces brillants cerveaux, un simple paysan-payeur ; celui qui aurait dû être l’acteur principal de ce théâtre de verdure, était relégué au rang de spectateur-payeur, observant du haut des gradins, les scènes dramatiques défiler les unes à la suite des autres ; Cela aurait dû se terminer comme l’acte final d’une grande tragédie : la mort. Mais dans le paysan, il y a parfois un instinct de survie, qui fait qu’au moment de passer la corde à la poutre, le protagoniste se sent des airs d’éternité, parce que ce qu’il fait, nourrir les Hommes, est éternel…
C’est là que j’écris l’Acte 2 de la vie de la ferme. Après ces 4 années sous anesthésie, je me suis posé la question du sens que je voulais donner à mon métier : continuer dans cette logique suicidaire ou réagir.

"Il est toujours facile de vendre des produits miracles
aux paysans, mais ces techniciens,
travaillant 35 heures par semaine,
avec 5 semaines de congés payés par an
et une voiture de fonction,
ne savent pas ce qu’est payer.
"

Tout d’abord, je suis revenu à cette réalité que : « conseiller, n’est point payer ». Il est toujours facile de vendre des produits miracles aux paysans, mais ces techniciens, travaillant 35 heures par semaine, avec 5 semaines de congés payés par an et une voiture de fonction, ne savent pas ce qu’est payer, surtout quand ce produit ne porte aucun résultat. Ils n’ont aucune idée de la prise de risque de notre métier, ou plutôt ils le savent, mais ne le vivent pas. Qu’il est confortable de remplir un bon de commande d’engrais ou d’aliment, en sachant que le paysan devant vous a déjà bien du mal à vivre : « mais c’est pour que ça aille mieux » disent-ils. Oui, l’endettement par l’endettement ! Et si le paysan a quelques difficultés pour régler la note, sa coopérative lui facture des frais exorbitants avec souvent l’envoi d’huissiers de Justice. Je suis passé par là, pour avoir cru en eux.
De plus, les paysans n’ont jamais été autant dépréciés de leur savoir. On m’a affirmé à plusieurs reprises : « l’agriculture est affaire de spécialistes » ou bien : « vous vous posez la question de l’agriculture bio : vous n’y pensez pas ! C’est difficile, il faut avoir une parfaite maîtrise technique ». Bref : eux ont la technique, nous, on ne sait pas faire… D’ailleurs le paysan fait toujours mal pour un technicien. Au nom de quoi, nous, « les petits, les obscurs, les sans-grades » [Edmond Rostang, L’Aiglon, tirade de Flambeau] ne saurions-nous pas cultiver nos champs, élever nos bêtes, aménager nos stabulations ? Quel orgueil tout de même que de se sentir à ce point supérieurs !
Non messieurs les techniciens, vous devez venir dans nos fermes, non pour causer ou colporter des ragots, mais pour écouter, pour vous mettre à l’école de l’humilité. Vos gesticulations commerciales et techniques ne changeront ni le climat, ni la pousse de l’herbe. Car dans notre métier, rien n’échoit automatiquement, rien ne peut être calculé à l’avance et la terre se rit bien de vos prévisions. Nous vivons, nous les paysans, dans l’incertitude permanente, façonnés par des échecs et des réussites imprévisibles, loin, bien loin des équations binaires de vos ordinateurs. C’est ainsi et vous n’y pouvez rien.
Depuis que ces « spécialistes » ne viennent plus chez moi, je suis autonome en alimentation : mes vaches sont heureuses, mes champs sont couverts de mille fleurs, mes coûts de production sont au plus bas, ma dette se réduit peu à peu… Je me sens libre, j’ai enfin du temps pour travailler, bref, je suis heureux !
Car je les ai tous mis dehors, ces fantassins de l’agro-industrie, et quand j’ai besoin d’un renseignement, je m’adresse auprès d’aimables confrères qui exercent le même métier que moi : je reçois des réponses prudentes, emplies de bon sens et d’expérience. Ah ! Le bon sens… il est grand temps de le retrouver !
Ainsi, nous sommes peut-être de la même famille, mais le paysan restera à jamais le frère aîné ; c'est-à-dire cet homme pour qui la Nature est école de vérité, et dont la pensée, au contact de la terre, devient sagesse…
Louis Ganay,
éleveur

mardi 2 août 2016

La bourse Nuffield pour découvrir l'agriculture du monde

La bourse Nuffield pour découvrir l'agriculture du monde

La bourse Nuffield pour découvrir l'agriculture du monde

La bourse Nuffield permet aux éleveurs ou salariés du monde agricole d’approfondir un sujet agricole à travers des voyages à l'étranger.

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Les candidatures pour la bourse Nuffield 2017 sont à retrouver en ligne et à retourner avant le 15 septembre 2016.
Les candidatures pour la bourse Nuffield 2017 sont à retrouver en ligne et à retourner avant le 15 septembre 2016. - © Nuffield
La bourse Nuffield permet aux éleveurs ou salariés du monde agricole d’approfondir un sujet technico-économique à travers un voyage d’étude. Les boursiers doivent pouvoir se libérer au moins dix semaines pour des voyages à l’étranger, parler anglais et être capable d’écrire et présenter un rapport sur le sujet choisi.
Les dossiers de candidatures, en ligne surwww.nuffieldfrance.fr, sont à renvoyer avant le 15 septembre. « Bénéficier d’une bourse Nuffield, c’est avoir l’opportunité de voir ce qui se fait ailleurs, de prendre le temps de faire le point sur ses ...