Au Nid de Brebis

Le Nid de Brebis


vendredi 14 août 2015

Sonnailles

Accueil

Les sonnailles servent traditionnellement à repérer les animaux en constituant un blason sonore au troupeau.
Elles permettent aussi l’identification individuelle de chaque bête.
Les témoignages, de la fin du XIXe à nos jours, montrent une pratique « ostentatoire ».
Le berger, par fierté vis à vis de ses collègues ou pour son plaisir, ensonnaille son troupeau avec soin et diversité afin de constituer un orchestre qui produit une musique aléatoire. Chaque pasteur accorde les sonnailles en taillant le battant dans divers matériaux : bois, os, dent d’animal.
Les bergers d’aujourd’hui nourrissent une véritable passion pour les sonnailles, certains en possèdent plus de mille et élèvent des moutons et des boucs uniquement pour leur faire porter les cloches lors de la transhumance. Un troupeau cévenol qui transhume encore à pied pendant cinq jours porte 640 grosses cloches de draille et 1400 petites ou moyennes.

Les sonorités et les types de cloches diffèrent selon les régions et les bêtes.
On ensonnaille les brebis, les chevaux, les chèvres et les boucs avec des cloches en tôle formées,
brasées au four en vase d’argile clos, puis « mises à son » par martelage.

Les vaches portent plutôt des sonnettes forgées et des clarines en bronze coulé.
Chaque bête reçoit sa sonnaille en fonction de son attitude, de ses tics, de sa capacité à porter une
cloche lourde et volumineuse pendant la transhumance.

Brigade contre les attaques de loups

Elevage : Une brigade contre les attaques de loups

Juillet 2015
Pour répondre à la détresse des éleveurs concernés, le Ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie met en place une brigade d’appui aux éleveurs contre les attaques de loups et engage une démarche auprès de la Convention de Berne afin que les modes de gestion des loups soient adaptés en fonction de leur présence sur le terrain. 



Paris, le 18 juillet 2015

La Ministre S. Royal prend acte du fait :
  • -  que les attaques de loup ont doublé en 5 ans (8 500 brebis victimes pour la période juillet 2014-juillet 2015) ;
  • -  que le nombre de départements concernés a triplé en 5 ans (9 départements en 2010 contre 27 en 2014) ;
  • -  que la population de loup a été multipliée par 3 en 10 ans (100 loups recensés en 2004 contre environ 300 en 2014) ;
  • -  et que le budget consacré par l’État pour la protection des troupeaux et l’indemnisation des éleveurs s’est élevé cette année à plus de 15 millions d’euros.
  •  

  • L’élevage, et notamment le pastoralisme, remplissent un rôle crucial pour la biodiversité en France et doivent être défendus.
  • Il s’agit de conserver un équilibre entre la protection du loup, espèce qui fait partie intégrante de notre patrimoine naturel, et la défense des activités de pastoralisme. Cet équilibre repose également sur la mise en place complète des mesures de protection par les élevages.
    C’est pourquoi, comme elle l’avait annoncé lors de sa rencontre en février dernier avec la Fédération nationale ovine, la Ministre a demandé à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage de constituer une équipe d’appui aux éleveurs pour mieux protéger les troupeaux contre les attaques de loup (cf. fiche descriptive ci-après).
  •  

  • Par ailleurs, Ségolène Royal engage une démarche auprès de la Commission européenne et de la Convention de Berne pour que les modes de gestion du loup soient adaptés en fonction de l’importance de sa présence sur le terrain, comme en Espagne où deux modes de gestion du loup existent.

Présentation de la brigade d’appui aux éleveurs contre les attaques de loup
Cette équipe sera constituée de dix agents titulaires du permis de chasse qui seront intégrés à la Délégation interrégionale Alpes-Méditerranée-Corse de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (plus particulièrement à la Cellule régionale de soutien aux opérations d’intervention sur le loup).
Le recrutement vient d'être lancé par de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage qui s'est rapproché des missions locales. Une fois recrutés, les agents devront être formés. Cette équipe pourrait ainsi être déployée sur le terrain à la fin août 2015.

Les missions affectées aux équipes d’appui
  • - les agents participeront aux opérations de défense des troupeaux, en assurant une présence auprès des éleveurs connaissant une récurrence d’attaques exceptionnelles ;
  • - les agents participeront en appui aux agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, aux opérations d’effarouchements, voire de prélèvements ordonnés par l’État ;
  • - la réalisation des constats de dommages sous l’autorité du service départemental local.

Compte tenu des dommages aux troupeaux, cette brigade interviendra en priorité dans les départements de la région Provence Alpes-Côte d'Azur les plus touchés, mais aussi ponctuellement dans d'autres départements impactés par la prédation comme le département de la Savoie. Ségolène Royal n’exclut pas d’étendre ce dispositif à d’autres départements dans le cadre d’une coopération avec les collectivités locales volontaires.

Bintu, bergère dans les Hautes-Alpes - Les éleveurs face au loup

Bintu, bergère dans les Hautes-Alpes - Les éleveurs face au loup

mercredi 5 août 2015

Observatoire Du Loup.fr

Observatoire Du Loup.fr | Déplacement du loup en France, Carte interactive de dispersion du loup.

Connectez vous sur ce site et lisez attentivement !! L'Observatoire du Loup préconise le boycott de la viande

 ovine contre les éleveurs et bergers qui souhaitent éliminer le loup...





mardi 4 août 2015

Un été en Gruyère - rts.ch - Horizons

Un été en Gruyère - rts.ch - Horizons

Un été en Gruyère

Brodard en Gruyère.
Avec son accent fribourgeois bien marqué, l'armailli Brodard nous livre ses secrets de fabrication du fromage. Du caillage au moulage, un savoir-faire exceptionnel!
L'émission agricole part à la rencontre de la famille Brodard qui s'occupe de 3 alpages "en haut" et encore de la ferme "en bas". Découvrez la vie des montagnes avec cette famille solidaire et attachante.
  • Journaliste:Georges Hardy

A l’alpage, au rythme des génisses - LeTemps.ch

A l’alpage, au rythme des génisses - LeTemps.ch

A l’alpage, au rythme des génisses

André Schönenweid, président du PDC fribourgeois. (Eddy Mottaz)
André Schönenweid, président du PDC fribourgeois. (Eddy Mottaz)
Président du PDC du canton de Fribourg, André Schönenweid passe son troisième été au grand air. Une tradition qui malheureusement se perd, regrette cet ingénieur, politicien et teneur d’alpage
A l’époque, les agriculteurs avaient des domestiques pour partir à l’alpage et y garder le bétail. A partir des années 70, ils ont été progressivement remplacés par la génération baba cool, en quête d’authenticité, comme un pied de nez à la société d’en bas. La mode passant, ce sont des saisonniers étrangers qui ont assumé cette tâche, des Européens d’abord, puis on a vu débarquer des Cap-Verdiens notamment.
Aujourd’hui, nombre de chalets sont inhabités. Les véritables armaillis sont en voie de disparition. Les agriculteurs s’organisent différemment, font des allers-retours entre leur exploitation en plaine et les verts pâturages en altitude. Ils se regroupent pour alléger le fardeau ou alors partagent cette tâche avec des retraités. C’est ce que constate André Schönenweid, président du PDC du canton de Fribourg, député au Grand Conseil et ingénieur électricien, chargé de projet au département immobilier et infrastructures à l’EPFL. «Une tradition se perd», dit-il.
Sauf pour lui, qui a fait le choix, il y a quelques années, de tenir un alpage. «Nous ne venons pas du tout d’une famille d’agriculteurs. Mais avec mon fils, qui est policier, nous voulions avoir un projet commun, qui soit proche de la nature, car c’est ce que nous avons toujours aimé. Comme il avait déjà passé des étés à l’alpage durant son adolescence, l’idée s’est imposée rapidement. Nous avons mis une annonce dans la presse spécialisée pour proposer nos services, mais ça n’a rien donné. Alors j’ai commencé à en parler autour de moi. En 2013, c’est Sébastien Frossard, agriculteur et député UDC, qui a pu répondre à notre attente en nous confiant son alpage. C’est donc la troisième année consécutive que nous sommes là.»
Le chalet des Banderettes est situé sur la commune de Charmey, dans les Préalpes fribourgeoises. «A une heure de Fribourg et à une heure de Lausanne», confie André Schönenweid, qui avoue qu’il doit parfois interrompre sa contemplation du paysage pour retourner en plaine pour un rendez-vous. «Mais les gens montent aussi chez moi.» Il désigne du doigt la longue table en bois, avec vue sur les montagnes. «Des politiciens de tous les partis font le voyage. Beaucoup de choses se régleront ici cet été. C’est notre table des négociations», ­lance-t-il.
Il faut dire que Fribourg, après les élections fédérales d’octobre, enchaînera avec les élections communales et cantonales en 2016. Aux Banderettes, il sera beaucoup question d’alliances avec la droite (PLR et UDC) et les nouveaux partis du centre (PBD et Vert’libéraux). Mais ce n’est pas l’objet de la visite.
André Schönenweid sort une bouteille de rosé et a ramené du village le meilleur gruyère d’alpage, ainsi que du sérac. Lui qui a tendance à être hyperactif, il parvient ici à retrouver son calme, à laisser son esprit vagabonder. C’est la vie au rythme des génisses. Et il ne sert à rien de les brusquer, ce serait contre-productif.
L’alpage dont s’occupe le député fribourgeois s’étend sur 80 hectares. 80 génisses se partagent les pâturages entre début juin et jusqu’à fin septembre, quand sonnera l’heure de la célèbre désalpe de Charmey. André Schönenweid se répartit le travail avec son fils et dès le mois d’août, un civiliste viendra leur prêter main-forte. Mais entre ses vacances et ses heures supplémentaires, il parvient à y passer une bonne partie de la saison. Tout en étant disponible pour les réunions importantes et certains rendez-vous. «Les années précédentes, nous ­avions encore des vaches, des chèvres, des cochons et des poules. Cette année, en raison de mes nouveaux engagements politiques, je me contente des génisses, car elles sont moins exigeantes. Pas besoin d’être là à heure fixe pour la traite. Mais en échange, avec mon fils, nous nous occupons de l’entretien de l’alpage. Si on n’enlève pas les sapelots qui poussent dans les prés, c’est l’invasion assurée et autant de bonne herbe perdue. Nous allons également refaire quelques murs de pierre qui sont en mauvais état. Nous n’avons pas moins de travail que les années précédentes, mais pouvons mieux organiser notre temps selon nos disponibilités.»
Dans l’immédiat, il a un autre souci: la canicule. Deux génisses souffrent de la redoutée maladie du chamois, sorte de grave conjonctivite qui peut entraîner la cécité d’une bête. Ce sont les mouches qui la transmettent. Et comme il y en a beaucoup cette année en raison des températures élevées, le troupeau est surveillé de près. «Les bêtes atteintes restent à l’écurie où elles sont protégées du soleil. Et je les soigne. Une est déjà guérie, mais je la garde à l’intérieur pour qu’elle tienne compagnie à celle qui est encore malade et qui s’affolerait sinon d’être ainsi écartée de ses congénères et de les entendre au loin», raconte-t-il.
A chaque année sa spécificité. L’an dernier, les bêtes souffraient plutôt d’infections aux pieds, en raison d’un terrain rendu marécageux par l’abondance des pluies. Sans parler de son propre inconfort: «J’ai grelotté pendant trois semaines. Une calamité. Il ne faisait pas 10 degrés dans le chalet.» Rien de tout ça en ce moment. Mais André Schönenweid s’inquiète du niveau de l’eau. «Une seule génisse boit près de 60 litres d’eau par jour! Pour l’instant, ça va mais j’espère qu’on tiendra!»
André Schönenweid précise qu’il n’est pas armailli mais teneur d’alpage. C’est-à-dire que contrairement à l’armailli qui est là pour le bétail, un teneur d’alpage porte la responsabilité des lieux toute l’année. «C’est-à-dire qu’on commence le travail en mai. On prépare le chalet, on le nettoie et surtout on clôture l’alpage. Il faut aussi organiser la répartition des bêtes par groupes, avec pour chaque groupe un parc différent.»
Ce sont principalement les bêtes de Sébastien Frossard qui occupent le terrain. D’autres agriculteurs complètent le casting. Pour leur travail, les Schönenweid touchent 100 francs par bête pour toute la saison, soit environ 8000 francs pour la saison. «Personne ne peut vivre de ce travail. Même un Polonais ne travaille plus à ce prix-là. Il faudrait absolument revaloriser cette fonction ,car il y a trop de chalets d’alpage qui sont vides et qui du coup se dégradent», regrette-t-il. Pour lui, le sort des alpages se jouera dans les dix prochaines années.
Mais le chalet des Banderettes a tout pour plaire, avec sa terrasse qui domine les Préalpes, son balcon de bois à l’ombre, sa jolie chambre boisée et surtout la pièce principale, avec l’âtre au centre. «J’y cuis les macaronis et toutes sortes de pâtes», confie-t-il.
Et les lieux ont leur petit confort: une douche installée à côté de l’écurie… et un groupe électrogène, très peu utilisé, si ce n’est pour recharger le téléphone portable. En parlant de téléphone portable, André Schönenweid se souvient que c’est l’an dernier à la même époque, alors qu’il était occupé à traire à 6h30 du matin, que le comité directeur du PDC fribourgeois l’a appelé pour lui dire qu’il avait été désigné pour reprendre la présidence.
André Schönenweid ne sait pas encore s’il sera de retour sur l’alpage l’an prochain, puisqu’il y aura les élections à Fribourg, donc beaucoup de travail en perspective. «Je suis triplement heureux. Comme ingénieur, comme politicien et comme teneur d’alpage. Et je prendrai ma décision cet automne, lorsque le troupeau sera bien rentré et le chalet fermé pour l’hiver», explique-t-il.
Mais il aime cette vie à l’écart de l’agitation urbaine. La montagne offre le temps de réfléchir, de recevoir. «Franchement, on a ici une autre notion du temps, on gagne en sérénité, car on doit s’adapter au rythme de la nature, de la météo, des bêtes.» Et il trouve des points communs avec ses autres activités. «Pour moi, quand on se lance dans un projet, il faut tenir, ne pas se décourager au premier obstacle. Comme en politique ou dans la vie en général. Et à la montagne, c’est pareil. La première année que j’étais là, il a fallu abattre une bête qui s’était salement blessée. Un douloureux moment à passer, car on se remet forcément en question. Mais il faut continuer. L’été dernier était exécrable, je devais vivre quasiment tout le temps dedans. Et la première fois que j’ai planté des piquets, je ne sentais plus mes bras.»
En retour, André Schönenweid admire les plus beaux couchers de soleil, qu’il partage avec ceux d’en bas…

dimanche 2 août 2015

Déclin du pastoralisme : des conséquences insoupçonnées

Déclin du pastoralisme : des conséquences insoupçonnées

Déclin du pastoralisme : des conséquences insoupçonnées

Publié le mardi, 28 juillet 2015 13:44
Déclin du pastoralisme : des conséquences insoupçonnées
Dans les zones de montagne, la présence d'élevages bovins, ovins et équins constitue un enjeu majeur sur les plans économiques, sociaux et environnementaux. Depuis des millénaires, les pratiques agro-pastorales ont façonné non seulement les paysages mais aussi l'organisation sociale et économique des populations montagnardes.
Tandis que les attentes sociétales sont de plus en plus affirmées, elles font souvent apparaître de profondes contradictions. Ainsi, les citoyens veulent préserver les populations de prédateurs (comme les loups par exemple) tout en refusant la disparition progressive de l'élevage pastoral , le tout avec une préoccupation croissante pour le réchauffement climatique et les émissions de gaz à effet de serre. Le consommateur veut s'approvisionner à bas prix dans les grandes surfaces mais réclame des produits « naturels » et locaux sans se soucier des contraintes engendrées par les conditions naturelles et le contexte économique. Ces contradictions reflètent celles qui touchent l'ensemble de l'agriculture et qui doivent être résolues sur le plan politique et économique à l'échelle européenne pour que la France reste un grand pays agricole.




Sommaire :


Approche historique : les effets de la mondialisation

Jusqu'à la fin du XIXe siècle, les élevages de montagne des Alpes du Sud et des Pyrénées étaient surtout des élevages ovins, avec une valorisation importante de la laine.
Ce qui s'est passé ensuite présageait de l'avenir : une première phase de mondialisation avec l’ouverture des frontières aux laines des pays émergents de l’époque, accompagnée d'un discours environnementaliste dénonçant un surpâturage du milieu, rendu responsable d'une forte érosion. L'apparition des engrais de synthèse a quant à elle « libéré » les éleveurs de la nécessité d'amender les terres par le fumier et le déclin de l'élevage « traditionnel » s'est accompagné d'une nouvelle mise en valeur fourragère de bonnes terres labourables, pour la production de viande (agneaux notamment) dans des exploitations plus grandes et plus spécialisées. Enfin, à partir des années 1980, une nouvelle ouverture des frontières à la viande est venue à nouveau bouleverser la production ovine. Mais les conditions difficiles du milieu montagnard (climat, pente, sol, altitude) impliquent que peu de productions agricoles peuvent le valoriser. Ainsi, l'élevage pastoral y reste fondamental.


Dans les Alpes du Nord, les élevages bovins lait ont toujours occupé une place centrale. Mais dès 1950, l'équilibre économique est rompu face à la hausse des charges, en particulier au coût de la main d’œuvre, dans une région où les stations des sports d’hiver constituent des opportunités d'emplois alternatives. La bonne valorisation du lait a néanmoins permis de maintenir – hélas de moins en moins - ce type d'agriculture malgré les conditions difficiles.


Au-delà de la baisse dramatique du nombre d’exploitations et du cheptel de montagne, l'expansion forestière (politique de reboisement et reforestation naturelle) a contribué à faire reculer le pastoralisme dans les zones les plus éloignées. Peu à peu, cela conduit à la fermeture des milieux, avec des conséquences diverses sur la biodiversité, mais aussi sur la santé.


Quelques chiffres
D'après le recensement agricole de 2000, 60 000 exploitations agricoles françaises valorisaient des surfaces pastorales alors estimées à 1.8 millions d'hectares, avec un poids variable selon les massifs (51 % dans les Pyrénées, 40 % dans le Jura, 37 % dans le Massif central et 31 % dans les Alpes). Même si les exploitations pastorales semblent résister un peu mieux aux évolutions de la conjoncture, les Pyrénées ont encore perdu 13 % de leur effectif entre 2000 et 2010.


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Le pastoralisme : une pratique importante pour les agriculteurs

L’exploitation des surfaces pastorales (pelouses, landes, estives, milieux boisés, zones humides...) répond à la double nécessité de tirer parti des ressources herbagères spontanées des prairies d’altitude pour nourrir le bétail en été et de libérer les surfaces mécanisables dans les parties basses des vallées pour les cultures et les foins ; une maîtrise des coûts d’alimentation d'autant plus importante face à la volatilité du prix des céréales devenue quasi structurelle. Ainsi, le pastoralisme représente une composante fondamentale de l’alimentation des troupeaux en montagne.
Les ressources des estives sont très diverses en quantité, en qualité, en fonction de l'altitude et des micro-climats. Par exemple, dans les Préalpes méditerranéennes, les troupeaux peuvent rester au pâturage jusqu’à dix, voire douze mois, par an (60 à 80% des besoins annuels des animaux), contre 6 à 7 mois en haute montagne avec, en outre, un important besoin en foin et une plus grande fragilité face aux aléas climatiques et économiques. Ainsi, une forte sécheresse telle que nous la connaissons actuellement ne vient pas seulement toucher les productions de cultures et de fourrages, mais elle réduit aussi fortement les ressources de ces pâturages remettant fortement en cause l'équilibre économique des exploitations concernées.




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Conséquences de la fermeture des milieux

L'élevage agro-pastoral est essentiel en matière de qualité et de diversité des paysages, notamment en ce qui concerne le maintien de milieux « ouverts », qui seraient sinon soumis à l'embroussaillement.


Ce type d’élevage s'avère essentiel pour de nombreuses raisons :


Incendie, avalanches :
Dans les zones sèches, les troupeaux contribuent à la prévention de propagation des incendies en maîtrisant l’embroussaillement. Les pelouses d’altitude rases, car pâturées par les troupeaux avant l’hiver, retiennent mieux le manteau neigeux et limitent ainsi les risques d’avalanche.


Tourisme :
La randonnée estivale en montagne étant une activité économique importante pour ces territoires, l'entretien de ces surfaces par les troupeaux touche également le tourisme.
De plus, l’ancienneté de l’activité pastorale se traduit par un important petit bâti rural contribuant à l'attractivité touristique de ces régions et qui constitue aujourd'hui un patrimoine culturel à préserver.


Biodiversité animale et végétale :
Les territoires à vocation agropastorale sont un important réservoir de biodiversité et sont souvent inclus dans des espaces protégés (Parcs, Natura 2000). Certaines espèces ayant besoin d'être pâturées pour leur cycle de développement et la fermeture des milieux laissant d'autres types de végétation prendre le dessus, le pâturage des troupeaux est indispensable dans ces espaces. Cette évolution de la végétation influe également sur les espèces animales sauvages présentes, que ce soit en matière d’habitat ou bien encore d’alimentation.
Mais à la diversité des situations pastorales répond également une diversité des animaux élevés. Ce sont majoritairement des races rustiques, locales et emblématiques d’un territoire, dont les productions sont valorisées par des appellations représentant elles aussi un patrimoine à préserver.


Une conséquence sanitaire plus inattendue : la maladie de Lyme
La maladie de Lyme est une maladie bactérienne (Borrelia burgdorferi) qui touche l'être humain et est transmise par les tiques. Cette maladie dégénérative évolue sur plusieurs années (voire décennies) avec des symptômes nombreux et variés, ainsi que des périodes de latence. Quelques jours ou semaines après la piqûre, une plaque rouge apparaît et s’étend progressivement. Cette rougeur peut disparaître toute seul en plusieurs semaines, ce qui perturbe fortement l'identification de la maladie. Sans traitement antibiotique spécifique, elle peut affecter de manière aiguë et/ou chronique divers organes, toucher les articulations, le système nerveux et conduire à de graves handicaps (physiques et mentaux).
La maladie de Lyme est aujourd'hui devenue très fréquente. Peu reconnue en France, du fait d'une détection non adaptée (30 000 cas reconnus par an), elle est beaucoup mieux prise en compte dans d'autres pays tels l'Allemagne où 900 000 cas ont été diagnostiqués pour la seule année 2010.
Selon une plaquette de la MSA, la maladie a été identifiée partout en France sauf sur le littoral méditerranéen. Elle serait absente en altitude (au-dessus de 1 500 mètres) et le risque d’infection serait maximal au printemps et au début de l’automne du fait de l’activité saisonnière des tiques.


Pour réduire le risque de piqûre, le port de vêtements longs et fermés est recommandé, de même que l'usage de produits répulsifs contre les insectes. Pour la CR, le lien entre la fermeture des milieux et la prolifération des tiques, semble évident.






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Conclusion : le problème du loup

L'équilibre économique des élevages pastoraux étant de plus en plus remis en cause, le nombre d'exploitations diminue, faute de repreneurs. Les abattoirs en quête de rentabilité s'éloignent dans les plaines, contribuant ainsi à augmenter les contraintes pour les éleveurs et les coûts liés au transport. Les perspectives de la PAC, avec une forte baisse des surfaces primables et une ICHN bien loin des montants espérés, ne promettent pas un avenir radieux. La contrainte croissante du loup décourage les perspectives de reprise ou d’installation dans les zones les plus touchées.


Ainsi, l'orientation de la Directive européenne Habitat reflète les revendications d'associations écologistes, largement promues par les médias, d'un retour à la « nature sauvage ». La présence des grands prédateurs, tel le loup ou l'ours, en est devenue le symbole. La question de la cohabitation possible entre élevage pastoral et cette sorte de « nature », est posée. Hélas, juridiquement, la préservation des prédateurs prévaut sur celle des éleveurs ! Aujourd'hui, il y aurait entre 300 et 350 loups en France selon les chiffres officiels, avec une croissance exponentielle de leurs dégâts. Sa présence permanente a été confirmée en Ardèche : le loup a donc traversé le Rhône ! En 2014, plus de 9 000 bêtes ont été tuées par des loups (+ 1/3 par rapport à 2013) pour un budget d'indemnisation de plus de 2,5 millions d'euros. La situation est incontrôlable : le loup est un animal rusé et il est difficile de le chasser.


Incendie, avalanches :
Dans les zones sèches, les troupeaux contribuent à la prévention de propagation des incendies en maîtrisant l’embroussaillement. Les pelouses d’altitude rases, car pâturées par les troupeaux avant l’hiver, retiennent mieux le manteau neigeux et limitent ainsi les risques d’avalanche.


La cohabitation entre le loup et l'élevage pastoral – c'est à dire le type d'élevage que les mêmes associations veulent voir perdurer dans les paysages – est impossible. Les éleveurs et les bergers qui doivent investir dans des équipements de protection qui s'avèrent inefficaces, ont bien du mal à faire reconnaître les attaques de loups et à se faire indemniser. De nombreux pays touchés par l’arrivée de loups, comme la Suisse, la Suède, la Norvège, la Finlande et les États-Unis, ont engagé une régulation de sa population. La Coordination Rurale espère qu'enfin, en France, ce problème sera étudié objectivement et avec raison par les pouvoirs publics, au-delà des caricatures et des débats tronqués. Des pièges spécifiques, efficaces et agréés aux normes du piégeage sans cruauté existent : pourquoi ne pas les utiliser pour que le protocole parvienne au moins à réguler le quota annuel défini ? Ce serait un premier pas dans la bonne direction pour que le trop grand nombre de loups de France soit enfin pris en compte.