Au Nid de Brebis

Le Nid de Brebis


samedi 30 août 2014

Le chien berger d’Auvergne n’a pas disparu !

Le chien berger d’Auvergne n’a pas disparu ! - Les biodiversitaires - le blog de la biodiversité sauvage et... domestique


Histoire d’une fromagerie mobile en Gruyère

Histoire d’une fromagerie mobile en Gruyère


Les habitants et touristes de la région de l’Intyamon (FR) raffolent des tommes fraîches au lait cru de la «Fromachèvre», mais savent-ils qu’elles sont fabriquées grâce à un astucieux système qui permet à leur propriétaire de déplacer leur fromagerie de la plaine à l’alpage, à la manière d’un mobil home ?
Concept de fromagerie priméC’est en 2007 que Thierry et Nathalie Beaud imaginent et fabriquent un concept de fromagerie mobile pour pallier à leur manque de locaux, que ce soit dans leur ferme d’Albeuve (FR) en plaine ou au Chalet des Chaudzes à 1445 m d’altitude au-dessus de Lessoc. Construite sur une remorque à essieux hydrauliques, la structure de bois fait environ 3 m sur 6 m et abrite une fromagerie entièrement agencée. Ce concept inédit est immédiatement récompensé en 2008 par le prix à l’innovation agricole du canton de Fribourg et l’Agroprix, concours organisé sous le patronage de l’Union suisse des paysans.
 
Ce système permet à la famille Beaud d’exploiter avec une grande efficacité la production laitière de leurs 110 chèvres transformée de mars à octobre en tommes fraîches au lait cru et fromages mi-durs destinés à la vente directe dans les commerces et marchés de la région.
 
À gauche : Fromagerie itinérante montée sur essieu hydraulique devant le chalet d’alpage à Lessoc (FR)La traite en alpage au petit matin. Le lait récolté est redirigé directement dans la fromagerie mobile. Les chèvres seront traites une seconde fois en soirée.

Tout a commencé avec deux chèvres…Fromager de formation, Thierry Beaud a été touché tout jeune par le virus de l’agriculture en fréquentant l’exploitation de son grand-père paysan. Il exploite tout d’abord pendant 8 ans la fromagerie de Hauteville en élevant simplement à côté deux chèvres, puis, de fil en aiguille… cinquante. En 2007, il décide avec son épouse de reprendre l’exploitation d’alpage de 23 ha (27 UGB) du beau-père pour se lancer dans l’élevage de chèvres et la production directe de leur lait en fromage.
 
Le risque d’une telle entreprise additionné aux difficultés rencontrées au passage (abattage du troupeau entier en raison d’une épidémie de pseudo-tuberculose et rachat d’une centaine de nouvelles têtes) n’ont pas eu raison de la passion du couple Beaud qui peut se féliciter aujourd’hui d’une belle réussite professionnelle et d’une bonne renommée de leurs produits. Renommée qui leur a même valu la visite d’une équipe de la télévision nationale venue réaliser un reportage sur leurs produits qui sera visible cet automne sur la RTSI.
 
Thierry Beaud (premier plan) en pleine fabrication de fromage d’alpage en discussion avec Claude Van Hee (second plan), spécialiste caprin Provimi KlibaDistribution du lait impropre à la fabrication aux jeunes chevrettes

Aujourd’hui, le jeune troupeau de race chamoisée acheté en Vendée à la Roche sur Yon (F) est en deuxième année de production. Les chèvres se révèlent très performantes grâce à leur excellente génétique et les bons soins prodigués. Environ 80'000 kg de lait sont transformés par an (50% tommes fraîches de lait cru / 50 % fromages mi-durs), et  13 à 15'000 litres de lait sont distribués pour l’élevage ou pour  l’engraissement des cabris. La production moyenne atteint environ 850 litres par lactation et par chèvre (durée de lactation moyenne: 300 jours). Seules des chevrettes d’élevage sont conservées pour le renouvellement du troupeau. Les cabris mâles sont tous vendus pour la boucherie à la période de Pâques.
 
Une alimentation à la carteDurant l’hiver, une alimentation à la carte est pratiquée sur le troupeau: ration sèche (foin, regain) avec adjonction d’oligo-éléments et vitamines, minéraux spécifiques dans un aliment correcteur (5000Pecoristar Compact) riche en amidon, qui contient aussi des facteurs tampons  et des anticoccidiens. Autour de la période des mises bas (15 janv. - début mars), une adjonction particulière est faite dans le5089 Pecoristar VivOméga  pour soutenir le foie et la forte production en début de lactation. Riche en Oméga 3, l’aliment VivOméga® a un impact spectaculaire sur les performances des chèvres et sur la qualité fromagère. L’effet bénéfique des Oméga 3  sur la santé des animaux est à souligner: pelage plus brillant (reflet d’un bon état de santé), plus grande longévité et réduction des problèmes d’ordres métaboliques. Complémenté en extraits de plantes naturels l’aliment VivOméga® permet une très bonne maîtrise dans la phase de haute production des chèvres laitières «sans à-coup».
 
Durant la période estivale les chèvres pâturent de mi-avril à fin mai en plaine, puis de juin à septembre en alpage entre 1445 m à 1700 m. Elles redescendent dès octobre en plaine pour finir leur lactation. Durant cette période l’alimentation est complétée également avec les aliments précités dans des proportions différentes en fonction de l’évolution de la qualité de l’herbe pâturée.
 
Nathalie Beaud pose devant les quelques 200 tommes fraîches au lait cru produites par jour.Fidèles à leur esprit novateur, les Beaud ont accepté de tester le lama comme protection contre les prédateurs
(collaboration Agridea).

Solutions de pointe pour les petits ruminantsL’exploitation Beaud est suivie depuis 2008 par Claude Van Hee, spécialiste caprin qui lui apporte son soutien technique dans la gestion du troupeau et le plan d’affouragement. Ce dernier est régulièrement adapté grâce à la recherche et aux connaissances de Cargill. La prise en compte de certains nutriments permet d’assurer une grande efficacité et continuité de la ration avec une stabilité maximale. La chèvre sélectionnant constamment  ses aliments avant de les ingérer, cela lui assure une ration journalière adéquate en limitant sa phase exploratoire.
 
RemerciementsNous sommes très fiers de participer au succès de la «Fromachèvre» et de nous associer au développement de leurs produits de terroir de grande qualité. L’exploitation de la famille Beaud véhicule des valeurs qui nous sont communément chères: la passion, le courage d’entreprendre et la liberté de choix. Nous leur souhaitons une longue réussite et les remercions de leur confiance.
 
 

Les éleveurs dans le piège à loup....

Les éleveurs dans le piège à loup

estive 2012estive 2012
Le retour du loup sonne la fin de l’élevage à l’herbe, même si les syndicats de la profession refusent cette éventualité. Le gouvernement et la plupart des politiques, à l’exception notable de quelques uns, ignorent le désastre annoncé. Dans ce théâtre d’ombres, les derniers évènements jettent une lumière crue sur les mensonges et les faux-semblants.
Partons de la dernière réunion du Groupe national loup (GNL) qui s’est tenue le 7 mai 2014 dans les locaux de la DRAAF (Direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la forêt) à Lyon. « Les débats se sont déroulés de façon cordiale » s’est félicitée Dominique Gentier, chargée de communication de la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) Rhône-Alpes et du Plan loup. Ludovic Rouvière, représentant les Jeunes Agriculteurs, l’a plutôt vue comme « une grand messe »,  constatant comme tous ses collègues l’entêtement du gouvernement à poursuivre la même politique. Les seuls remous ont surgi lorsque la DRAAF a évoqué les « aides à la reconversion » dans les zones de grande prédation du loup.
brebis massacréesbrebis massacrées © ouragan@leloupdanslehautdiois
Franck Dieny, de la Fédération nationale ovine (FNO)  s’en étranglait au téléphone : « pour nous, c’est inimaginable. Ces mots ne seront pas retenus dans le compte-rendu ».  Le tollé des éleveurs n’a pas manqué d’étonner les fonctionnaires puisqu’ils avaient déjà  « utilisé ces termes lors du groupe de travail du 15 janvier dans la liste des actions proposées »  se rappelle Dominique Gentier.  Pour ne pas froisser la profession, un nouveau dispositif d’amélioration pastorale sera proposé dans le cadre de la nouvelle politique agricole commune (PAC), lors du groupe de travail sur le loup prévu le 18 juin. Sans évoquer d’aides à la reconversion.

troupeau à Broueilhtroupeau à Broueilh © pyrenees-pyreneus
Occulter la réalité

Tout se passe comme s’il fallait apaiser les conflits en multipliant les réunions. Sur le fond, rien n’est réglé. Avec beaucoup d’amertume, Yves Derbez, président d’Éleveurs et Montagnes, évoquait à la sortie de la réunion la gestion catastrophique du loup en France dont le nombre de spécimens augmente « de manière exponentielle (…) Pendant ce temps, la profession continue à s’enfoncer de manière catastrophique et pour bon nombre d’éleveurs, notamment dans les Alpes-Maritimes, la situation est irréversible ». Pour régler les problèmes, « il faudrait déjà ne pas occulter la réalité » explique Valérie Aubert, fille d’un éleveur de brebis dans les Alpes-Maritimes.  L’espèce, qui s’est répandue sur de nombreux départements et régions, y compris en plaine à une centaine de kilomètres de Paris, est évaluée par l’ONCFS entre 236 et 339 individus (1). Dommage que cette évaluation officielle n’ait pas été contestée lors de la réunion du groupe loup, car les éleveurs  connaissent parfaitement le terrain et savent compter.

Mé-comptes des experts

Pour expliquer qu’il y ait eu  un peu plus de 6 000 brebis tuées par le loup en 2013,  des  éleveurs  fondent leur calcul sur le régime alimentaire du prédateur : 2 kilos de viande par jour x 365 jours dans l’année, cela fait  730 loups dans l’hexagone. Mais le constat des éleveurs est balayé d’un  revers de manche par les ministères de l’Agriculture et de l’Écologie, qui ne voient aucune « corrélation »  entre le nombre de victimes et le nombre de loups, d’autant que le régime alimentaire du loup ne se limite pas aux brebis. Certes, les loups peuvent s’offrir quelques sangliers, chamois et autres gibiers. Mais on ne revient pas sur une « méthode de comptage actée par le Plan national loup en 2013 » affirme Patrick Falcone, conseiller du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.

LCIE UICNLCIE UICN



Pour justifier leur politique, l’État et le gouvernement s’appuient sur une « estimation » fondée sur des calculs de probabilité et quatre ou cinq paramètres, une méthode approuvée en 2012 par l’ « expert international » Olof Liberg. Or, cet universitaire suédois coordonne le projet de recherche SKANDULV sur les loups depuis janvier 2000 tout en étant membre du groupe de l’UICN (Union internationale de conservation de la nature) spécialisé sur les loups. Ce n’est pas anodin : l’UICN est connue pour son idéologie « conservationniste » de la nature. Elle a inclus  dans ses groupes spécialistes le lobby LCIE (Large Carnivore Initiative for Europe)qui prône l’ensauvagement des territoires (wilderness ) et fait le siège de la Direction générale de l’Environnement à Bruxelles pour préparer en coulisses les directives européennes sur le loup et autres prédateurs. Ainsi le gouvernement se range d’emblée du côté de l’écologie conservationniste qui sacrifie les éleveurs au profit du loup. Pour faire taire toute contestation, il s’entoure d’experts acquis à la cause conservationniste, et prétendument « supérieurs » au savoir des éleveurs.  Ainsi, dès le départ, les faits sont faussés, les dès sont jetés, la controverse est muselée.

Inutilité des protections

On comprend qu’aucun des points soulevés le 7 mai n’ait trouvé de solution. Ainsi, les aides versées aux éleveurs pour  favoriser la cohabitation avec le loup sont attribuées selon les normes imposées par les écologistes : présence du berger, de chiens de protection (patous), de parcs et de clôtures de protection.  Les éleveurs savaient qu’elles ne serviraient à rien, mais ils n’ont pas été écoutés . Aujourd’hui, plus personne ne peut le nier. « En 2013, la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) des Alpes-Maritimes a reconnu que la totalité des troupeaux attaqués avaient été protégés selon les consignes imposées. Dans lesAlpes-de-Haute-Provence, le chiffre se monte à 87% des troupeaux attaqués » explique Nadia Gaydon, secrétaire de l’association Éleveurs et Montagnes (3).  
patou et moutonpatou et mouton © Éleveurs et Montagnes
Préparant la nouvelle PAC, les propositions de l’État ont été dévoilées le 7 mai dernier. Les conditions d’attribution des aides vont-elles changer ? « L’aide aux éleveurs passera par un accompagnement technique, un meilleur conseil et un soutien accru (…) Il faut évaluer la meilleure protection et savoir associer clôture, parcs, chiens de protection, gardiennage » répond Dominique Gentier. Entre les investissements  que nécessitent ces obligations et l’indemnisation des dégâts causés par les loups, l’État a dépensé 10 à 11 millions € en 2013.  De quoi faire bondir les éleveurs. « Nous demandons que les dégâts causés par les loups et les investissements que doivent faire les éleveurs pour s’en protéger soient financés par le ministère de l’Écologie et non par celui de l’Agriculture. Car ces crédits sont dégrevés des aides qui devraient être attribués aux éleveurs » revendique Nadia Gaydon.  

L’incompétence au pouvoir

Quant à l’augmentation de la prime à l’herbe prévue par le ministère, la secrétaire d’Éleveurs et Montagnes se demande comment les éleveurs vont pouvoir en bénéficier. « On exige de mettre peu d’animaux sur une grande surface, mais comment faire avec le loup ? » Qui plus est, cette exigence contredit les conditions édictées par les écologistes et l’État de rassembler les bêtes pour les protéger par une clôture, de les parquer la nuit…  « L’État est conseillé par les associations écologistes Ferus et Aspas et FNE (France Nature Environnement), même si  Ferus et ASPAS ont claqué la porte du GNL lorsqu’il a décidé la destruction de quelques loups.    Elles  prétendent tout savoir et nous imposent des mesures inutiles. En fait, elles ne connaissent strictement rien à l’élevage » conclut Nadia. Les mesures imposées aux éleveurs par les écologistes et le gouvernement ne se contentent pas d’être inefficaces.  Elles portent aussi atteinte à l’environnement.  « Chez nous, si les montagnes ne sont pas mangées, les incendies sont assurés » prévient–elle. En outre, les bêtes rassemblées derrière les clôtures sur-pâturent les enclos et le piétinement favorise ainsi l’érosion de la couche végétale dans ce milieu méditerranéen fragile. « À chaque orage, les vallons descendent dans la mer à Saint-Laurent du Var ».
Mérens dans le MarcantourMérens dans le Marcantour © Catherine Bisotto-Bois

Reste à réguler l’espèce, ou à se défendre tout simplement. « On n’est pas au Farwest, les tirs sur les loups sont réglementés » prévient le conseiller de Stéphane Le Foll, Patrick Falcone. Les éleveurs titulaires du permis de chasse peuvent faire des tirs d’effarouchement, des tirs de défense (en direction du loup, avec un fusil à canon lisse lorsqu’il y a peu d’attaques sur le troupeau, à canon rayé lorsque les attaques sont récurrentes) et appeler à l’aide les chasseurs ou lieutenants de louveterie. Les tirs de prélèvement sont ordonnés par le préfet. Or,  les associations ont réussi à faire suspendre les arrêtés en 2013. Que faire ? « Il faut changer l’arrêté ministériel de 2013 sur les tirs de prélèvement, ce que les associations refusent » avertit Patrick  Falcone. Ainsi elles pourront continuer à faire annuler les arrêtés préfectoraux. Pour éviter les vices de forme, l’État va donc préciser ce fameux arrêté ministériel par trois arrêtés : l’un portant sur le niveau des prélèvements, l’autre sur les zones de présence du loup (tous deux sont actuellement soumis à la consultation du public), le troisième sur les méthodes de prélèvement (il devrait être bientôt soumis à consultation). Reste que cette sécurisation juridique arrive bien tard.  Dans l’immédiat, Patrick Falcone ne voit pas d’autre issue qu’une amélioration du droit national…

Verrouillage européen

Rappelons que le droit européen s’impose lorsque les règlements sont ratifiés par les parlements. C’est  notamment le cas de la directive Habitats qui porte sur la conservation de la flore et de la faune sauvage. Peut-on assouplir cette directive ?  Joe Hennon, porte-parole du Commissaire européen à l’environnement, Janez  Potocnik,  répond que  « l’article 16 de la directive Habitats (92/43/EEC1) offre suffisamment de flexibilité aux États membres pour déroger à la stricte protection du loup afin de prévenir les dommages, sachant que cette dérogation ne peut porter atteinte au statut et à la conservation de l’espèce protégée ». Bref, débrouillez-vous avec l’espèce du moment qu’elle reste protégée. C’est le point de vue de l’écologie conservationniste relayée auprès du commissaire européen à l’environnement  par le lobby LCIE (4) qui vient de s’associer avec Wilderness Europe  . Il est particulièrement actif au sein du groupe de travail portant sur la conservation  des Grands Carnivores au sein de la Commission.  Son action tombe à point : l’article 17 de la directive Habitats et l’article 12 de la directive Oiseaux impose d’évaluer leur impact pour éventuellement les ajuster. Le lifting de ces directives, appelé « Fitness Check », commence par leur évaluation jusqu’à l’automne prochain et une consultation publique par internet à la fin de l’année. D’autres consultations publiques sur le contenu des directives sont en cours actuellement jusqu’au 7 juillet.
Janez Potocnik au World Ressources ForumJanez Potocnik au World Ressources Forum

Pour sauver quelques apparences de démocratie, le processus juridique de la Commission a l’habitude d’engager des dialogues en organisant le lobby à consulter (l’initiative), qu’il confronte ensuite avec les « parties prenantes » lors d’ateliers, lesquelles devront ensuite s’intégrer dans une Plate-forme pour suivre le processus jusqu’au bout. Or, cette Plate-forme verrouille les débats en interdisant toute remise en cause de la protection du loup et autres grands carnivores. Les débats contradictoires ne sont pas de mise, le lobby et la commission les canalisent.  Le lifting de la directive Habitats a donc toutes les chances de durcir les mesures conservationnistes. Avec la caution des « parties prenantes » qui auront signé la Plate-Forme.   Car, comme prévu, la FACE (Fédération des associaitons de chasseurs en Europe) a  signé cette plate-forme le 10 juin au côté au côté de WWF, de LCIE, du CIC (conseil international de la chasse et de la conservation du gibier), d’EUROPARCS, d’ELO (propriétaires fonciers), de COPA-COGECA (syndictas des agriculteurs et des coopératives européens), de l’UICN. Rien d’étonnant à cela, puisque la FACE est affiliée à l’UICN depuis 1987. En langage diplomatique, Patrick Falcone prévenait que le changement de la directive Habitats serait «  mission trop difficile pour répondre à l’urgence de la situation ».

Quant à la Convention de Berne (5), les Suisses l’appliquent intégralement et n’hésitent pas à faire des « prélèvements » de loup, d’ours ou autre prédateurs si la situation l’exige.  La balle revient dans le camp du gouvernement qui refuse, jusqu’à présent, de trancher politiquement.  Le courage politique ne se déclenchera pas sans une forte mobilisation des éleveurs et de la population. Car toute cette construction juridique et politique autour des grands prédateurs est artificielle. Elle repose sur des fantasmes, sur le déni de la nature et de l’homme. Le loup est un prédateur qui ne s’éduque pas.   Et malgré les élucubrations de quelques conservationnistes, les éleveurs ne jouissent pas d’une mauvaise image dans l’opinion. Les paysages de France ne sont pas les grands espaces de l’Amérique. Leur maintien nous concerne tous. La pression des éleveurs s’exercera autrement que dans les couloirs de la Commission européenne ou les anti-chambres des ministères.

NOTES 
(1)– Le nombre de loups est estimé par l’ONCFS et le Centre national d’études et de recherches appliquées sur les animaux prédateurs et dé-prédateurs de Giers (Isère)
(2)- Les chiens « Patou », imposés par les écologistes et par l’État pour garder les troupeaux,  ont démontré qu’ils ne pouvaient affronter le loup. Qu’importe,  l’idée a germé de les remplacer par des catahoolas, des chiens agressifs, originaires de Louisiane, que l’association Ferus s’apprêterait à importer pour les vendre aux éleveurs.  Une manne financière toute prête pour les associations de défense des loups. Il suffit que l’État l’impose dans les consignes d’attribution des aides aux éleveurs. Cette affaire a été dévoilée fortuitement à Yves Derbez (Éleveurs et Montagnes) par un réseau américain qui a mené l’enquête.
(3) – Éleveurs et Montagnes est une association indépendante des organisations agricoles, financée par les cotisations des adhérents et soutenue par les départements des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-Maritimes.
(4) - Viison du lobby LCIE sur la "cohabitation" des hommes et des grands prédateurs en Europe. Cf le rapport de Luigi Boitani au Conseil de l'Europe en fichier joint. 
(5) - Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe. Berne 19 septembre 1979
Article 9
  1. A condition qu'il n'existe pas une autre solution satisfaisante et que la dérogation ne nuise pas à la survie de la population concernée, chaque Partie contractante peut déroger aux dispositions des articles 4, 5, 6, 7 et à l'interdiction de l'utilisation des moyens visés à l'article 8:
  • dans l'intérêt de la protection de la flore et de la faune;
  • pour prévenir des dommages importants aux cultures, au bétail, aux forêts, aux pêcheries, aux eaux et aux autres formes de propriété;
  • dans l'intérêt de la santé et de la sécurité publiques, de la sécurité aérienne, ou d'autres intérêts publics prioritaires;
  • à des fins de recherche et d'éducation, de repeuplement, de réintroduction ainsi que pour l'élevage;
  • pour permettre, dans des conditions strictement contrôlées, sur une base sélective et dans une certaine mesure, la prise, la détention ou toute autre exploitation judicieuse de certains animaux et plantes sauvages en petites quantités.
  1. Les Parties contractantes soumettent au Comité permanent un rapport biennal sur les dérogations faites en vertu du paragraphe précédent. Ces rapports devront mentionner:
  • les populations qui font l'objet ou ont fait l'objet des dérogations et, si possible, le nombre des spécimens impliqués;
  • les moyens de mise à mort ou de capture autorisés;
  • les conditions de risque, les circonstances de temps et de lieu dans lesquelles ces dérogations sont intervenues;
  • l'autorité habilitée à déclarer que ces conditions ont été réalisées, et habilitée à prendre les décisions relatives aux moyens qui peuvent être mis en œuvre, à leurs limites, et aux personnes chargées de l'exécution;
  • les contrôles opérés.


vendredi 29 août 2014

La méthode des chiens de berger enfin décodée

France/Monde | La méthode des chiens de berger enfin décodée

Compliqué pour un seul chien de berger de veiller sur un troupeau d’une centaine de moutons récalcitrants ? Il lui suffit de mettre en oeuvre «deux règles simples», un modèle mathématique qui pourrait aisément s’appliquer à des robots, assurent des chercheurs.

C’est grâce au système de navigation par satellites que les scientifiques ont finalement réussi à comprendre le fonctionnement des chiens de berger. Jusqu’alors, ils n’avaient aucune théorie satisfaisante pour expliquer leur faculté à déplacer aussi efficacement un groupe d’animaux indisciplinés dans la même direction.
Andrew King, biologiste à l’université galloise de Swansea, a commencé par équiper de harnais GPS un chien de berger (une femelle de race Australian Kelpie) et un troupeau de brebis mérinos. Il a ensuite observé le comportement des uns et des autres dans une prairie du sud de l’Australie, enregistrant les mouvements de chaque individu avec une précision de 10 à 20 cm. Daniel Strömbom, mathématicien à l’université suédoise d’Uppsala, et ses collègues ont alors analysé ces données pour établir l’algorithme (suite d’opérations permettant de résoudre un problème) régissant les décisions et les actions du chien de berger.
A leur grande surprise, un modèle simple permet d’accomplir une tâche d’apparence très complexe. Il se résume en deux règles: rassembler les moutons lorsqu’ils se dispersent et les pousser vers l’avant lorsqu’ils sont de nouveau réunis.
«Nous avons dû imaginer ce que le chien voyait pour développer notre modèle. Grosso modo, il aperçoit des choses blanches et touffues devant lui. S’il voit des espaces entre les moutons, ou si ces espaces grossissent, le chien doit les rassembler», explique Andrew King dans un communiqué. «Si vous observez des chiens de berger en action, le chien va et vient derrière le troupeau exactement de la même façon que ce que donne notre modèle», assure-t-il.
Les mathématiciens de l’équipe ont bien testé d’autres modèles, mais les simulations étaient beaucoup moins concluantes. «Les autres modèles ne semblent pas capables de garder des groupes de grande taille. Dès que le nombre d’individus dépasse la cinquantaine, il faut commencer à ajouter des bergers ou des chiens», souligne Daniel Strömbom.
Cette découverte, publiée mercredi dans la revue britannique Journal of the Royal Society Interface, pourrait avoir de multiples applications, dans le domaine de la robotique par exemple, selon les chercheurs.
L’algorithme du chien de berger pourrait servir à tenir les animaux à l’écart de zones dangereuses mais aussi à la gestion des mouvements de foule ou au nettoyage de l’environnement, estime Andrew King.

Pâtre en haute montagne: un métier qui s'apprend au CFPPA Ariège-Comminges

ariegenews.com - Pâtre en haute montagne: un métier qui s'apprend au CFPPA Ariège-Comminges

Carine, David et Emmanuel montent ce matin sur l’estive de Pouilh (commune de Couflens) pour évaluer un stagiaire un peu particulier.
En effet, Gwenn, originaire de la région Centre, suit la formation de pâtre en haute montagne et vient de passer trois mois à 1800 m aux côtés de Jean Bénazet, éleveur et berger qui montagne depuis plus de vingt ans sur cette estive.

Depuis plusieurs années, Jean a décidé de transmettre son expérience en s’associant à cette formation: «j’ai des stagiaires, il faut penser à la relève […]

Moi je suis né dedans mais je comprends que ce métier plaise aux jeunes des villes […] il faut être passionné, si on n’est pas passionné on ne tient pas le coup !
»

Depuis 2008, David Gardelle directeur du CFPPA Ariège-Comminges a remis au goût du jour cette formation qui existait depuis une trentaine d’années, en s’entourant de trois nouveaux partenaires: la Chambre d’Agriculture, la Fédération Pastorale et la MSA pour tout le volet amélioration des conditions de travail.

Une formation financée par le Conseil Régional de Midi-Pyrénées (à hauteur de 60 000 euros) qui permet chaque année à une dizaine d’«élus» d’accéder à un diplôme niveau V délivré par le ministère de l’Agriculture.

«Cette formation réalisée sur huit mois s’adresse au départ à une quinzaine de personnes, explique David Gardelle, qui après un banc d’essai de 140 heures (stages pratiques et théorie) sont testées sur leurs aptitudes et leurs capacités à poursuivre dans ce métier.

Au terme de cette première étape, une dizaine de candidats poursuivront la formation de 860 heures.

On leur apprend la maitrise de certains paramètres indispensables pour travailler sur une estive: météo, gestion de la flore pastorale, orientation, contention, bilan fourrager, dressage de chien de berger, aspects sanitaires […]

Du 10 juin à la fin septembre, les stagiaires montent en estive sous la responsabilité d’un maitre de stage pour se confronter à la réalité de la montagne.
A leur retour d’Estive, ils retournent au CFPPA pour réaliser leur rapport de stage avant de passer l’oral devant un jury constitué par les partenaires et les bergers qui les ont accueillis
»

Car si jadis on devenait berger de père en fils, les connaissances se transmettant de génération en génération, aujourd’hui les bergers arrivent d’horizon parfois lointains et la profession bien qu’attachée à une tradition séculaire a évolué avec le temps:

«Pour devenir berger, il faut des qualités physiques, une bonne connaissance de la montagne et de son milieu spécifique mais il faut également être capable de mener un troupeau, savoir établir un diagnostic, comprendre comment fonctionne une estive […]

Pour ma part j’ai envie de continuer,
 explique Gwenn. C’est ma seconde expérience d’estive, l’an passé je me suis lancé dans les Alpes, la montagne est plus facile mais pendant trois mois je n’ai vu personne.

Ensuite j’ai eu l’opportunité de suivre cette formation, j’ai la chance d’avoir quelqu’un d’expérience à mes côtés, pour apprendre les bonnes bases et être plus serein quand je serais lâché tout seul avec un troupeau
»

La transmission du savoir c’est un socle important dans ce travail, Emmanuel Trocmé, ingénieur à la Chambre d’Agriculture de l’Ariège, intervenant dans cette formation sait de quoi il parle car il est passé par là il ya quelques années:
«Le savoir est souvent oral dans ce métier, on conduit les troupeaux comme on l’a appris des ainés.

Aussi le choix du maître de stage est très important car il apprend aux jeunes en formation tout ce qu’ils ne trouvent pas dans les livres.

Cette formation a un côté très positif car elle permet de perpétuer une tradition, celle du pastoralisme et le métier de pâtre de haute montagne est un métier d’avenir
»

Un métier qui se féminise comme l’indique Carine Travert, formatrice production végétale au CFPPA: «l’an passé nous avions trois filles […] Nous espérons que cette formation suscitera des vocations […]
D’après les maîtres de stage, il parait même que les bergères ou vachères sont plus douces avec les bêtes
»

Quoiqu’il en soit, David Gardelle est convaincu de l’avenir de cette formation «pâtres en haute montagne» il envisage même de l’étendre quelques mois avec un contenu davantage orienté «gestion de l’exploitation transhumante l’hiver» avec la redéfinition d’un stage en cette période de l’année.

Mais à court terme, c’est en direction de l’Espagne que le directeur du CFPPA entend développer le partenariat: «nous sommes à quelques kilomètres à peine de l’Espagne où il y a d’autres bergers et d’autres approches du pastoralisme […]

Il serait intéressant de pouvoir confronter nos expériences et travailler ensemble de part et d’autre les Pyrénées
»

Formation SIL «Pâtres» (berger ou vacher de haute montagne)
Centre de Formation Professionnelle Agricole Ariège-Comminges
Tél: 05 61 67 04 60
Fiche de la formation à télécharger:
http://www.pamiers.educagri.fr/cfppa/formations/patre.htm

L'emploi en agriculture

emploi agriculture | Scoop.it

Ovinpiades Mondiales 2014

Avec les Ovinpiades Mondiales, le Forum Ovin 43 : Bienvenue sur le Blog des Ovinpiades

28/08/2014

Avec les Ovinpiades Mondiales, le Forum Ovin 43

La Chambre d'Agriculture de Haute-Loire et la Fédération Départementale Ovine mettent en place le "Forum ovin 43" en marge des Ovinpiades internationales. De multiples animations seront organisées le 30 septembre 2014, au lycée agricole de Bonnefont.
Au programme, la mise en avant de la filière ovine rustique locale :
  • Un marché de producteurs (laine, fromages, viande, plats cuisinés…) avec des produits exclusivement ovins
  • Un forum regroupant et présentant les organismes agricoles de la filière et mettant en avant le travail sur la performance technico-économique et l’importance de la filière dans le tissu rural
  • Des démonstrations autour du mouton : tonte, échographie, chiens de troupeau, pose de clôture avec quad, travail de la laine….
  • La présentation des trois races rustiques emblématiques du territoire : Blanche du Massif Central, Noire du Velay et Bizet
  • Ce forum s’ouvre autant à un public d’éleveurs que de scolaires ou de personnes extérieures à l’agriculture mais désireuses d’en apprendre davantage.

  •  Organismes participant au Forum : 
  • Association des Producteurs Indépendants de Viande 43 (groupement de producteurs)
  • Copagno (coopérative)
  • FDO et la relance ovine
  • Labelliance, JA 43 et Chambre d’Agriculture sur le thème de l’installation en production ovine
  • contrôle de performance, OS ROM et Fedatest sur le thème de la Génétique ovine et de la valorisation des outils informatisés
  • Réseau d’élevage (IDELE et Chambre d’Agriculture) présentant les références ovines et l’impact de la PAC sur les élevages ovins
  • CER France Haute-Loire : les services de gestion au profit des éleveurs ovins
  • GDS, MSA et chiens de troupeau : faciliter le travail de l’éleveur et garantir sa sécurité
  • CUMA avec du matériels pour éleveurs ovins
  • Service de remplacement
  • L’enseignement agricole et la production ovine
  • Ovins en agriculture biologique (Haute-Loire Bio et Chambre d’Agriculture)
  • La production ovine laitière (service élevage de l’Aveyron) : insémination et contrôle laitier

jeudi 28 août 2014

Et bientôt un robot berger ?

Et bientôt un robot berger ? - Sciences et Avenir

Et bientôt un robot berger ?

Deux règles simples suffisent à rassembler et à guider un grand troupeau de moutons. Des robots pourraient les exécuter.

Des moutons équipés de sac à dos GPS. Jennifer MortonDes moutons équipés de sac à dos GPS. Jennifer Morton
GPS. Berger Belge, bobtail, colley…il existe plus d'une trentaine de races de chiens de berger. Leur rôle : assister le berger et veiller à la cohésion du troupeau pouvant rassembler jusqu'à une centaine de bêtes. Pour comprendre comment ils font leur travail, un troupeau de moutons et un chien de berger ont été équipés avecdes sacs à dos contenant des dispositifsGPS très précis conçus par des scientifiques du Royal Veterinary College de Londres.

Des applications en robotique

Les données récoltées ont été analysées par DanielStrömbom et son équipe de l'Université d'Uppsala qui en a déduit un modèle mathématique décrit dans le Journal of the Royal Society Interface. Il en ressort que les chiens de berger usent d'une stratégie simple fondée sur deux règles : rassembler les moutons quand ils sont dispersés et les conduire vers l'avant quand ils sont regroupésAvec ce modèleun seul chien pourrait rassembler un troupeau deplus de 100 têtes estiment les scientifiques.
LACUNES. "Nous avons dû réfléchir à ce que le chienpouvait voir pour développer notre modèleIl voitessentiellement des choses blanches et molletonnées en face de lui. Si le chien voit des lacunes entre ces taches, il a besoin de les rassembler. Si le troupeau est cohérent, le chien va pousser le troupeau vers la cible, vers l'avant" explique Daniel Strömbom.
Comparaison des mouvements des moutons et des éléments du modèle. Daniel Strömbom/Andrew King.
Le modèle mis au point pourrait servir au développement de "robots bergers" interagissant avec les mêmes règles que les chiens (mais pas forcément avec les mêmes résultats!). "Il peut aussi servir de base à des techniques de contrôle des foules ou de nettoyage de l'environnement" conclut Andrew King, de l'université de Swansea.