Au Nid de Brebis

Le Nid de Brebis


lundi 30 juin 2014

Marie, 28 ans, bergère de Combe-Madame

Marie, 28 ans, bergère de Combe-Madame | À Fond de France !

Marie, 28 ans, bergère de Combe-Madame

Marie Truc-Vallet, 28 ans, est bergère dans l’alpage de Combe Madame depuis l’été dernier. Elle est détentrice d’un BTS agricole en élevage et d’un diplôme d’Agriculture. Rencontre avec une jeune femme dynamique à l’histoire singulière.
Marie est originaire de Laval, petit village situé à côté de Prapoutel dans le massif des 7 Laux. Elle est fille de fermier. Ce qui lui fait dire :
« Je pense que c’est un peu pour cela que je suis arrivée à ce métier, même si c’est un peu différent du métier de paysan. »
De juin à fin août, la jeune femme gère un troupeau de 750 brebis. Elle les mène pâturer sur tout l’alpage de Combe madame. Les brebis appartiennent à trois élevages dont deux sont situés à Trièves au sud de Grenoble et l’autre au lycée agricole de la Côte-Saint-André entre Grenoble et Lyon.
Avant de se lancer dans ce métier, Marie a suivi une formation de trois jours organisée par la fédération des alpages de l’Isère. Elle explique :
« La formation porte notamment sur les soins et la contention des animaux. Les formateurs nous apprennent comment les attraper pour qu’on ne se fasse pas mal au dos et que les animaux ne souffrent pas. Il existe une formation plus longue de berger. Mais moi je ne l’ai pas suivie. »
En 2012, Marie est à la recherche d’une place de Bergère. Elle poste une annonce sur un site sur la bourse à l’emploi du berger.
« On peut y déposer des annonces et les éleveurs te contactent s’ils sont intéressés par ton profil. »
Son profil, justement, attire l’attention de plusieurs éleveurs qui la contactent. Elle visite des élevages dans le sud de la France. Finalement son choix se porte sur un élevage de vaches sur le plateau d’Emparis.
« Mais en dernière minute, les éleveurs ont eu un problème avec la mairie. C’est tombé à l’eau. »
Heureusement pour elle, l’alpage de Combe madame a besoin d’un berger. C’est Christian, l’ancien berger de l’alpage qui l’en informe. Ils travaillent ensemble à la station de ski des 7 Laux pendant l’hiver. Marie est également prof de Ski.
« Au mois d’Avril, j’ai recontacté les éleveurs de Combe Madame. Nous avons postulé en couple avec mon ex copain. Il faut postuler en couple car il faut également tenir le refuge. »
C’est ainsi que l’année dernière, Marie gérait à la fois le refuge de l’alpage et pratiquait le métier de bergère. Fanny et Quentin, un couple d’amis, est venu pour l’aider. Cette année, c’est eux qui tiennent le refuge. Fanny est également aide-bergère de Marie. La jeune femme est embauchée pour un contrat de 44h, le maximum que l’on peut avoir. Salaire net : 2000 euros. Elle nous confie :
« Ici c’est assez bien payé car c’est aussi un alpage réputé difficile. »
Des journées bien chargées
Mais Marie fait plus que les heures prévues. Sa journée de bergère débute généralement autour de 9h30. Elle revient vers le chalet avec son troupeau vers 20h30.
Durant tout l’été, Marie mène le troupeau sur tout l’alpage de la Combe madame. L’alpage s’étend de la fin de la forêt jusqu’au verrou où est posée une clôture. En juillet, elle garde les brebis dans le « quartier de juillet » autour du chalet.  Elles pâturent tout autour du refuge. Cela lui permet de rentrer déjeuner au Chalet à Midi, avant de repartir l’après-midi. Mais en août, il faut monter plus haut car toute l’herbe est mangée autour du chalet. La jeune bergère et son troupeau se dirigent vers la cascade du verrou.
« Là je ne redescends pas le midi. Je leur donne le sel avant de partir le matin. On passe la cascade du verrou, et elles ont toute la Combe. Elles se scindent en deux groupes : les brebis du Trièves montent du côté du col de la Croix et celle de la Côte-Saint-André vont plutôt du côté du rocher blanc. Je les suis, les surveille, je fais une pause pour manger. Je peux me reposer un peu. Et puis le soir, je refais tout le tour de l’alpage pour vérifier qu’elles sont toutes descendues. Ensuite je les rassemble près de la clôture de la cascade du verrou et on redescend au chalet. »
Se protéger du loup
À cause de la présence menaçante du loup, Marie est obligée, la nuit, d’abriter les brebis dans un parc de protection près du chalet. Un parc à double clôture électrifiée. Pour elle, la présence du loup dans le massif de Belledonne n’est pas une légende. Elle soutient :
« Il a été photographié l’année dernière dans Combe madame avec un piège photo laser. Il a été aussi vu cette année au pluviomètre, une des aiguilles au dessus de Combe Madame. »
Marie dit être une exception dans la région car aucune attaque de loup n’a été enregistrée à Combe Madame. Par contre, tous ses voisins bergers ont subi des attaques l’année dernière sur l’Arpette, le col du Glandon ou les 7 Laux.
« C’est peut-être grâce à notre parc de protection pour la nuit qu’on n’a pas d’attaques. »
Maladies et pertes
En journée, conduire un troupeau à Combe madame n’est pas non plus chose aisée pour Marie. Les brebis ne restent pas ensemble. Elles se dispersent aux quatre coins de l’alpage. Elle confie :
«  Au début ça fait un peu stresser et beaucoup marcher. Après on comprend qu’elles font leur tour, qu’on doit les surveiller et qu’on les retrouvera le soir. Cette année je suis moins stressée que l’an dernier. J’ai compris comment elles fonctionnent. Les coins où elles vont et ne vont pas. »
Autres difficultés : les soins à donner aux brebis ainsi que leur perte. Combe madame est un alpage avec beaucoup de pierres. Les brebis se font mal et beaucoup boitent. Le piétin, un champignon, s’incruste également dans les sabots des brebis et les fait pourrir. Il arrive également que Marie en perde quelques-unes. Tous les dix jours, elle les compte et leur prodigue des soins : un bain de pied avec du sulfate de cuivre, une bouillie bordelaise qu’on met notamment sur les vignes pour éliminer les champignons.
Reprendre la ferme familiale
Sur une pancarte du refuge où loge Marie est écrit :
« Les journées de marche, l’exposition au soleil et aux intempéries, planter des clôtures, de longues séances de soins aux animaux, etc. génèrent une usure au travail. La peau, les yeux, les jambes, les genoux, les mains et le dos souffrent. Les filles ont plus particulièrement des problèmes de portage de charges lourdes. »
Le métier de berger n’est donc pas de tout repos pour une femme. Marie ne compte pas être bergère toute sa vie. Elle va reprendre l’exploitation de la ferme de ses parents dans deux ans. La ferme compte cinq vaches et deux chèvres. Les deux prochains étés seront donc les derniers pour elle comme bergère.
Patrick Ndungidi.

Dénis de loups : Témoignages : Quand le berger voit le loup, il prend… la plume. Par Yves Lachenal. - Nature Environnement Jean-Luc Valérie

Dénis de loups : Témoignages : Quand le berger voit le loup, il prend… la plume. Par Yves Lachenal. - Nature Environnement Jean-Luc Valérie

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Un témoignage, simple, drole et émouvant, plein de bon sens….texte intégral : Première partie.
Il était une fois (toutes les bonnes histoires commencent ainsi, celle-là devrait vous plaire !), il était une fois, donc, un berger que nous appellerons Francis Gros (ça tombe bien, c’est son nom), qui allait en alpage à la Bouchasse, sur les pentes de la Sambuy, commune de Seythenex, à l’extrême sud de la Haute-Savoie.
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Ce matin là, le 22 juin 2006, comme tous les matins, à l’aube, Francis part chercher son troupeau de chèvres.
Première surprise, le troupeau est séparé en plusieurs lots ! Les bêtes ont l’air stressé. Deuxième surprise, il découvre les restes d’une chèvre : une corne et une mâchoire puis plus loin une autre égorgée et encore plus loin, une autre ayant subi le même sort, les deux oreilles sectionnées. Il manque aussi une quinzaine d’autres animaux. Après plusieurs recherches, il trouve quelques chevrettes réfugiées dans les rochers. Le lendemain, il retrouve une autre chèvre égorgée et à moitié dévorée. Le bilan est lourd : 4 animaux tués et 9 autres disparues.

Des experts (?) arrivent sur place pour constater les dégâts, des gardes fédéraux de l’Office National de la Chasse. Là ça pourrait devenir risible. La première chèvre (reste les deux cornes et la mâchoire) ne peut pas être prise en compte car la médaille d’identification normalement portée à l’oreille gauche n’est plus sur l’animal ( elle est retrouvée à une dizaine de mètres), mais elle n’est pas à sa place réglementaire ! Même chose, pour celle, aux deux oreilles coupées. L’oreille et donc la médaille, est sous la patte arrière droite de l’animal : ce n’est pas sa place ! Quant aux neufs disparues, on ne sait pas ? Une fugue ?
Contrairement aux hommes la chèvre ne fugue pas à l’adolescence, c’est prouvé…parole de berger.
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Le soir du 22 juin, c’est chez moi que ça se passe, permettez-moi de me présenter : Yves Lachenal, éleveur de chèvres à Seythenex, berger au Drizon, alpage situé au-dessus de l’abbaye de Tamiè et par conséquent voisin direct de François pour la vingtième année consécutive.
Ce soir là, mes chèvres montent dormir comme d’habitude aux pointes de la cote Fâvre, dominant la vallée d’Alberville. Au-dessus du chalet d’alpage, une falaise sépare la pente, dans sa partie sommitale. Sortant de la cave à fromage, vers 22h15, je m’aperçois que le troupeau s’est scindé en deux parties de chaque coté de la falaise. Celles de droite allant directement à la couche, les autres suivant la crête boisée de Tête noire, pour rejoindre leurs compagnes. Soudain, alors qu’elles gravissaient les derniers mètres, j’entends les cloches repartir en sens inverse dans une sarabande infernale.
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J’attrape mon bâton, siffle mes trois chiens et part en courant dans la nuit pour intercepter les fuyardes, j’entends, en même temps ma chienne Patou de 6 mois, qui était avec le premier lot, courir en aboyant férocement sur la crête. Je grimpe tout suant sur l’arête de Tête noire et rejoint mes chèvres à mi-pente, elles sont arrêtées, la chienne m’accueille par des aboiements furieux, le poil hérissé et se calme difficilement. Nous reprenons la montée dans les myrtilles et les « rhodos » avec l’angoisse de ce qui peut arriver aux autres chèvres, restées sans protection.

Nous débouchons au sommet ou effectivement, les chèvres ont disparu. Nous suivons l’arête lorsque la chienne qui marchait sur mes talons, s’avance dans la pente avec des aboiements furieux. Je vois à cinq mètres, en dessous de moi, des yeux luisants qui disparaissent aussitôt à l’arrivée des trois autres chiens qui se ruent sur lui. Je rappelle mes chiens et continue ma traversée pour rejoindre le chalet par le col. Dans le descente j’essaie de repérer quelles chèvres manquent à l’appel, mais la nuit est noire et je me contente d’identifier les animaux les plus proches de moi. Arrivé au chalet à minuit moins le quart, je me couche sans avoir sommeil, impatient que le jour se lève pour savoir à quoi m’en tenir.

A cinq heures, je commence à compter avec angoisse dans le jour, à peine levé. Il manque une chèvre. C’est le soulagement, je m’attendais à pire. Après la traite et la fabrication du fromage, je retourne sur les lieux pour retrouver Ursule, ( c’est la manquante !).  Malheureusement, ce matin là, le brouillard s’accroche par intermittence sur les sommets et je rentre bredouille
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Je redescends dans la vallée et je tombe par chance sur les gardes ONCFS, je leur narre mon aventure, on me questionne : des yeux ?? Franchement ça dure un quart de seconde, je me souviens surtout que ça brillait. Un autre garde, « vous êtes sûr que c‘étaient des yeux »…Non ça devait-être deux vers luisants se tenant la main !! Alors que faire ? Retrouver la carcasse ? On viendra faire un prélèvement. Je leur dis que ma chèvre n’ayant pas de corne, si ça se passe comme pour celle de Francis où il ne restait que les cornes, il n’y aura peut-être pas matière à prélèvements. Je repars désappointé.Un loup, deux loups ? Le sujet est lancé. Pour ou contre le loup ? A la surprise de certains, je dirai pour le loup mais contre la manière dont il est géré en France……

Derborence.ch » Vie pastorale

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Vie pastorale

> Siméon, berger d’alpage
Dossier sur l’été à l’alpage des archives de la TSR.

Le Mayen

"mayen" n. m. 1417; du lat. maius, mai
En Suisse, Pâturage d’altitude moyenne avec bâtiment « mayen », où le bétail séjourne au printemps et en automne. Un mayen est une construction rurale, en bois ou en pierres, qui se compose d’une partie habitable et d’une étable avec grange pour le foin.
Chaque famille Contheysanne avait jadis une ou plusieurs têtes de bétail (vaches, chèvres, moutons, porcs…) et pratiquait la transhumance en se déplaçant des villages aux Mayens de Conthey, aux Mayens de My ou aux Mayens de la vallée de Derborence. Il y avait d’abord le "mayen de printemps" jusqu’à fin juin puis le "mayen d’automne" (dès la descente des troupeaux de l’alpage) jusqu’à la 1ère neige ou à la Toussaint. Pendant l’été, le bétail vivait en communauté dans les différents alpages. "Actuellement la plupart des chalets et des mayens ont été aménagés pour devenir des résidences de vacances.

L’Alpage

"alpage" n. m. 1546; étape de transhumance
« Pâturage de haute montagne; saison passée par un troupeau dans ce pâturage ».
L’alpage est essentiellement destiné au bétail bovin. Vaches, génisses et veaux y paissent de fin juin à fin septembre. Le reste de l’année, le bétail se trouve plus bas dans la vallée. Les troupeaux sont en effet déplacés à des altitudes différentes au courant de l’année. Par ce mouvement migratoire, appelé transhumance, on profite du décalage des saisons en fonction de l’altitude.
[SinglePic not found]Au printemps (mois de mai), les vaches quittent les étables des villages (500-1000m) où elles ont passé l’hiver. Les troupeaux sont emmenés dans les mayens (1200-2000m) pour pâturer. Ils y restent jusqu’à la fin juin.
Puis, c’est la montée à l’alpage, ou inalpe. La saison d’alpage dure jusqu’à fin septembre. Ensuite, le bétail est à nouveau emmené paître dans les mayens (octobre), puis dans les alentours des villages avant de retrouver l’étable hivernale (novembre). Ce changement saisonnier de pâturages a lieu aussi à l’intérieur du territoire de l’alpage. Au début et à la fin de la période d’alpage, le troupeau se trouve dans les environs du tsaleù (patois). Le tsaleù, traduit parfois en français par le terme général d’alpage ou grenier, est le centre de celui-ci. Il s’agit d’un groupe de bâtiments comportant des locaux de travail et de repos pour les bergers ainsi que, dans certains cas, la cave à fromages et des étables pour le bétail. Entre les deux séjours au tsaleù, le troupeau est amené d’une remouèïntsu à l’autre (changement de lieu de pâture).
L’alpage est donc constitué par les pâturages de transhumance les plus élevés. Sa particularité essentielle réside dans le fait qu’il s’agit de pâturages utilisés de manière collective. Plusieurs propriétaires mettent leurs troupeaux ensemble et paient des employés pour s’en occuper. De cette manière, ils peuvent consacrer tout leur temps à la fenaison, c’est-à-dire à la récolte de l’herbe des prairies qui, séchée, constituera la nourriture du bétail pendant l’hiver.
Le terme d’alpage, tel qu’il est utilisé ici, désigne un ensemble de bien-fonds (terrains et constructions) communautaires servant de pâturage d’altitude pour le bétail.

www.landi.ch/files/merkblatt_0612_f.pdf

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Michel, berger dans les Hautes-Alpes : "On va trier les bonnes bêtes et faire un gros coup de soins" - RTL.fr

Michel, berger dans les Hautes-Alpes : "On va trier les bonnes bêtes et faire un gros coup de soins" - RTL.fr


Chalets Pichol >> Professionnels > chalets d'alpage

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Professionnels > Chalets d'alpage

Chalet pastoral en bois massif pour loger des bergers en alpage.
Dimensions des différents chalets (dimensions extérieures) :

- 2,50 m x 2,50 m soit 6,25 m²
- 4 m x 4 m soit 16 m² avec ou sans mezzanine et local rangement (plans)
- 5 m x 4 m soit 20 m² avec ou sans mezzanine et local rangement (plans)
- 5 m x 4 m avec toiture 1 pan
- 7,50 m x 7 m soit 52,5 m² avec mezzanine
Fourniture chalet en kit, départ atelier comprenant :

- préparation des charges à l'atelier avec numérotation paroi par paroi
- plan de montage
- prémontage du plancher à l'atelier
- pointes pour fixation des chevrons déjà plantées en atelier

Nous pouvons également assurer le montage du chalet ainsi que la livraison.
Modification du chalet possible suivant vos besoins et suivant la topographie du terrain entre autres dimentions, position des ouvertures, etc ...
En cas d'héliportage, les charges seront prêtes, pesées et élinguées.
-> Photos 
-> Techniques et avantages
-> Consultez les plans de construction

Le fruit commun d’alpage. | Syndicat d'initiative de la Côte d'Aime

Le fruit commun d’alpage. | Syndicat d'initiative de la Côte d'Aime

L’équipe de montagnards.
Le personnel d’un fruit commun d’alpage est composé d’une équipe ou chacun a une tâche précise. Il comprend :
Le fruitier, ou fromager, c’est le responsable d’équipe . Il est chargé de la confection du beaufort.

Le séracier, chargé de la fabrication du sérac ou du beurre, selon les demandes du marché. Il aide le fruitier dans ses tâches pénibles comme le brassage du lait caillé, ou le levage du fromage frais pour le sortir du chaudron. Il nettoie le matériel, qui doit être d’une propreté irréprochable pour la réussite de la fabrication, et prépare les rep
099as de ses coéquipiers. C’est lui qui est responsable des cochons.

Les bergers, en général trois, un maître et deux aides, assurent la conduite du troupeau. A l’époque il n’y a pas de clôture électrique et les chiens de berger sont interdits dans les alpages, car disait-on, en faisant courir les vaches, ils risquent de les faire avorter.
Le saleur, chargé de l’affinage des fromages. Toutes les meules sont salées, frottées, et retournées régulièrement.
Tout ces employés participent à la traite, où chacun aura à traire manuellement, une vingtaine de vaches deux fois par jour.
On trouve également deux pachonniers. Ils gèrent les  pachonnées * où sont attachées les vaches dans les pâturages pour la traite, et assurent le transport du lait, à l’aide de bouilles*, depuis la pachonnée jusqu’au chalet. Si le trajet n’est pas trop long pour rapatrier le lait, l’un des deux, participe à la traite. Ils doivent également préparer le bois nécessaire au chauffage du chaudron de lait. Le bois livré en gros quartiers d’un mètre de long, doit être scié en deux et refendu en bûches de petites dimensions adaptées aux besoins du fruitier.
Le groupe, comprend aussi un, ou deux bergers de génisses, selon la taille du troupeau, un berger de veaux, souvent un jeune garçon d’une quinzaine d’années, et le berger des moutons.
Le fruitier, le séracier, le saleur et un pachonnier, sont rémunérés sur les produits de la vente du beaufort. Les trois bergers et le deuxième pachonnier, sont payés par une taxe d’alpage due pour chaque vache inalpée. Cette méthode de calcul permet de faire participer aux frais, les vaches qui ont peu, ou n’ont plus de lait, et qui de ce fait ne participent pas à la production. De même, les bergers des différents troupeaux, sont rétribués par le produit des taxes d’inalpage des animaux respectifs .

La journée de travail.
Une journée de travail en alpage, c’est long et bien rempli.
Par tous les temps, elle démarre vers 3 heures du matin par la traite en plein air. A plus de 2000 mètres d’altitude à cette heure là on ne peut pas dire qu’il fasse toujours chaud ! Souvent il faut se réchauffer les doigts, en les cachant un instant entre la cuisse et la tétine de la vache. Vers 7 heures, retour au chalet, petit déjeuner, avant de s’atteler chacun à sa tâche.
Le fruitier met en route la fabrication du fromage, travail qui l’occupera plusieurs heures.
Le séracier, nettoie et range les ustensiles ayant servi le matin, donne des coups de main au fruitier, puis, lorsque le fromage sera levé, s’attaquera à la fabrication du beurre, ou du sérac, tout en préparant le repas de midi. Bergers et pachonniers s’en vont détacher le troupeau. Les premiers nommés le conduisent au pâturage,ou ils le surveilleront tout le temps du repas des bêtes. Les seconds, un jour sur deux, déplacent la pachonnée, afin d’obtenir une fumure régulière de la prairie. (déplacer la pachonnée c’est 125 piquets à arracher, à transporter avec leurs chaînes et à replanter dans un nouvel espace). L’autre jour ils épandent le fumier produit par la stabulation des animaux attachés. Le saleur descend à sa cave pour affiner les fromages.
A midi c’est le retour du troupeau qui va à nouveau être attaché pour la traite de l’après midi. Repas, petit temps de repos et vers 13 heures ça repart! la traite, (là par contre, souvent il fait chaud, très chaud même), le fromage, le sérac, le troupeau à garder, les fromages à soigner, la pachonnée à entretenir, le bois de chauffe à préparer, le matériel à laver. Puis, calculé juste pour avoir le temps de finir avant la nuit, retour du troupeau à attacher pour la traite du lendemain matin. En début de saison il est près de 22 heures quand la journée se termine. Dans moins de 5 heures le réveil va à nouveau sonner! 
Les menus des repas sont frugaux: patates, polenta, pâtes, sérac, beaucoup de lait et une fois par semaine, de la viande offerte par les procureurs (généralement une demi tête de porc bouillie pour tout le personnel).
Deux fois dans la saison, les jours de pesée, un pot au feu donne un air de fête au repas.
Le couvert? une gamelle métallique, une cuiller et une fourchette qui servent pour tous les repas plus le couteau « Opinel » individuel. Souvent le repas est pris, tous assis sur deux bancs en vis à vis, la gamelle sur les genoux, entourant la marmite contenant le menu du jour, Les lits?.
Des caisses en bois à deux places, hauts sur pattes, garnis de paille en vrac, sur laquelle on essaye en vain de faire tenir les draps et les couvertures!
Guy Plassiard

Anne, bergère en alpage au Granier - Col de l’Alpette - Web-agri.fr

Anne, bergère en alpage au Granier - Col de l’Alpette - Web-agri.fr

Reportage en alpage - Anne, vachère en Chartreuse

( Publié le 23/08/2013 à 18h06 )
Au cœur de la réserve naturelle des Hauts de Chartreuse, Anne veille tout l’été sur un troupeau de 200 vaches et génisses.
Vaches tarentaises, abondance, vosgienneTarentaises (ou tarines) et charolaises représentent l'essentiel du troupeau. Quelque abondances, vosgiennes ou Villard-de-Lans (race en conservation avec moins de 400 individus en 2006) pâturent également à l'Alpette.(©Terre-net Média)
L’Alpette. C’est ainsi que se nomme cette pâture perchée à plus de 1.500 mètres d’altitude, sur la commune de Champareillant, entre Chambéry et Grenoble. De juin à fin septembre, les éleveurs de la vallée font pâturer leurs génisses et vaches allaitantes avec leurs veaux sur cette grande pâture surplombée par le Mont Granier. Neuf éleveurs bovin, ainsi qu’un éleveur ovin, s’associent au sein d’un groupement d’alpage pour financer l’emploi de la bergère à mi-temps, l’entretien du chalet, et l’héliportage du matériel et des vivres.

Un métier qui se féminise

C’est la deuxième saison d’alpage pour Anne. Son diplôme d’ingénieur en poche, cette jeune femme de 24 ans, originaire de Quimper, a choisi de vivre quatre mois par an seule en montagne. « Je ne me sens pas isolée pour autant. Le chemin de grande randonnée (GR9) du tour de la Chartreuse passe juste devant mon chalet et il y a beaucoup de passage en juillet et en août. Cela en devient même parfois un peu irritant. Je ne compte plus le nombre de touristes qui confondent mon chalet avec une buvette d’alpage ou qui veulent acheter des fromages alors que je n’en fais pas… Je m’efforce de leur expliquer gentiment. »
D’après une étude de le Fédération des alpages de l’Isère, le métier de berger se féminise. Aujourd’hui les alpages comptent plus d’un tiers de bergères et vachères, souvent issues du milieu urbain et avec un haut niveau de formation. Les femmes exercent le métier trois fois moins longtemps (deux ans et demi passés en moyenne au total sur les estives en Isère) que les hommes. Grâce au financement des emplois d’aide-berger, de plus en plus de couples, avec ou sans enfants, viennent travailler dans les alpages. « C’est notamment parce que les bergères engagent plus souvent des projets originaux et se lancent dans des initiatives économiques locales en marge des critères institutionnels », lit-on dans cette étude sociologique sur les nouveaux enjeux du métier de berger.

Comptage quotidien

Chaque matin, Anne vérifie les numéros de boucles des 200 bovins et 70 brebis et agneaux présents. « Si une vache manque à l’appel, il faut la retrouver et arpenter les 300 ha de l’alpage constitué d’une grande prairie entourée de bois et de clairières à flanc de montagne. Généralement on peut entendre tinter les cloches d’assez loin, poursuit Anne. Il faut également veiller à ce que certaines bêtes ne passent pas dans l’alpage voisin. Par ailleurs, la Chartreuse est un massif karstique avec de nombreux trous et grottes. Les animaux ont vite fait de s’y coincer une patte. L’an dernier une vache s’est tuée ainsi. Nous avons dû l’héliporter vers la vallée. »
Par chance, le massif de la Chartreuse est l’un des rares endroits dans les Alpes où il n’y a pratiquement pas de prédation sur les troupeaux… du moins jusqu’à cette année. « Contrairement à la plupart des bergers, je n’ai pas à parquer les bêtes le soir ni besoin de chiens patous pour dissuader les loups de s’attaquer aux moutons ou aux veaux. »
L’inspection quotidienne du troupeau permet également de soigner les petits bobos, les blessures liées aux coups de cornes, les conjonctivites provoquées par les mouches, les boiteries et autres panaris, fréquents en début de saison lorsque l’herbe a rapidement poussé après quelques jours de pluie. Avant la transhumance, la fédération des alpages fait des recommandations sanitaires : les élevages doivent être indemnes d’Ibr et de Fco et les maladies non réglementées comme la besnoitiose, la Bvd ou l’enterotoxemie sont également surveillées.

Une bonne année pour l'herbe

« Ce n’est pas toujours évident de faire grimper les animaux sur 400 mètres de dénivelés dans un chemin étroit, mais le plus dur c’est de les faire redescendre ! J’imagine qu’elles se sentent à leur aise à l’Alpette et qu’elles ne sont pas pressées de rejoindre l’étable, plaisante-t-elle. Je n’ai pas besoin de les emmener pâturer à un endroit précis. Elles gèrent elles-mêmes la pousse de l’herbe et je dois dire que cela fonctionne plutôt bien. Par rapport à l’an dernier, la pousse semble idéale cette année et la prairie est riche en légumineuses et fleurs de montagne. Les veaux en profitent bien. Peut-être que si l’arrière-saison est belle, l’estive se prolongera un peu », espère la bergère.

Tarines (© Terre-net média)

Anne, bergère en alpage au Granier - Col de l’Alpette - Web-agri.fr

Anne, bergère en alpage au Granier - Col de l’Alpette - Web-agri.fr


Reportage en alpage - Anne, vachère en Chartreuse

( Publié le 23/08/2013 à 18h06 )
Au cœur de la réserve naturelle des Hauts de Chartreuse, Anne veille tout l’été sur un troupeau de 200 vaches et génisses.
Vaches tarentaises, abondance, vosgienneTarentaises (ou tarines) et charolaises représentent l'essentiel du troupeau. Quelque abondances, vosgiennes ou Villard-de-Lans (race en conservation avec moins de 400 individus en 2006) pâturent également à l'Alpette.(©Terre-net Média)
L’Alpette. C’est ainsi que se nomme cette pâture perchée à plus de 1.500 mètres d’altitude, sur la commune de Champareillant, entre Chambéry et Grenoble. De juin à fin septembre, les éleveurs de la vallée font pâturer leurs génisses et vaches allaitantes avec leurs veaux sur cette grande pâture surplombée par le Mont Granier. Neuf éleveurs bovin, ainsi qu’un éleveur ovin, s’associent au sein d’un groupement d’alpage pour financer l’emploi de la bergère à mi-temps, l’entretien du chalet, et l’héliportage du matériel et des vivres.

Un métier qui se féminise

C’est la deuxième saison d’alpage pour Anne. Son diplôme d’ingénieur en poche, cette jeune femme de 24 ans, originaire de Quimper, a choisi de vivre quatre mois par an seule en montagne. « Je ne me sens pas isolée pour autant. Le chemin de grande randonnée (GR9) du tour de la Chartreuse passe juste devant mon chalet et il y a beaucoup de passage en juillet et en août. Cela en devient même parfois un peu irritant. Je ne compte plus le nombre de touristes qui confondent mon chalet avec une buvette d’alpage ou qui veulent acheter des fromages alors que je n’en fais pas… Je m’efforce de leur expliquer gentiment. »
D’après une étude de le Fédération des alpages de l’Isère, le métier de berger se féminise. Aujourd’hui les alpages comptent plus d’un tiers de bergères et vachères, souvent issues du milieu urbain et avec un haut niveau de formation. Les femmes exercent le métier trois fois moins longtemps (deux ans et demi passés en moyenne au total sur les estives en Isère) que les hommes. Grâce au financement des emplois d’aide-berger, de plus en plus de couples, avec ou sans enfants, viennent travailler dans les alpages. « C’est notamment parce que les bergères engagent plus souvent des projets originaux et se lancent dans des initiatives économiques locales en marge des critères institutionnels », lit-on dans cette étude sociologique sur les nouveaux enjeux du métier de berger.

Comptage quotidien

Chaque matin, Anne vérifie les numéros de boucles des 200 bovins et 70 brebis et agneaux présents. « Si une vache manque à l’appel, il faut la retrouver et arpenter les 300 ha de l’alpage constitué d’une grande prairie entourée de bois et de clairières à flanc de montagne. Généralement on peut entendre tinter les cloches d’assez loin, poursuit Anne. Il faut également veiller à ce que certaines bêtes ne passent pas dans l’alpage voisin. Par ailleurs, la Chartreuse est un massif karstique avec de nombreux trous et grottes. Les animaux ont vite fait de s’y coincer une patte. L’an dernier une vache s’est tuée ainsi. Nous avons dû l’héliporter vers la vallée. »
Par chance, le massif de la Chartreuse est l’un des rares endroits dans les Alpes où il n’y a pratiquement pas de prédation sur les troupeaux… du moins jusqu’à cette année. « Contrairement à la plupart des bergers, je n’ai pas à parquer les bêtes le soir ni besoin de chiens patous pour dissuader les loups de s’attaquer aux moutons ou aux veaux. »
L’inspection quotidienne du troupeau permet également de soigner les petits bobos, les blessures liées aux coups de cornes, les conjonctivites provoquées par les mouches, les boiteries et autres panaris, fréquents en début de saison lorsque l’herbe a rapidement poussé après quelques jours de pluie. Avant la transhumance, la fédération des alpages fait des recommandations sanitaires : les élevages doivent être indemnes d’Ibr et de Fco et les maladies non réglementées comme la besnoitiose, la Bvd ou l’enterotoxemie sont également surveillées.

Une bonne année pour l'herbe

« Ce n’est pas toujours évident de faire grimper les animaux sur 400 mètres de dénivelés dans un chemin étroit, mais le plus dur c’est de les faire redescendre ! J’imagine qu’elles se sentent à leur aise à l’Alpette et qu’elles ne sont pas pressées de rejoindre l’étable, plaisante-t-elle. Je n’ai pas besoin de les emmener pâturer à un endroit précis. Elles gèrent elles-mêmes la pousse de l’herbe et je dois dire que cela fonctionne plutôt bien. Par rapport à l’an dernier, la pousse semble idéale cette année et la prairie est riche en légumineuses et fleurs de montagne. Les veaux en profitent bien. Peut-être que si l’arrière-saison est belle, l’estive se prolongera un peu », espère la bergère.

Tarines (© Terre-net média)
Source : Terre-net Média
Auteur : Robin Vergonjeanne

L'alpage

L'alpage :

Un monde à pâturer des yeux
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L'alpage, comme un battement du coeur de la montagne . . . le temps d'un été.
Pas si simple . . . Voici quelques grandes lignes de ce qu'est un alpage, mais n'oublions pas que chaque alpage est unique . . . De plus la gestion de l'alpage est complexe et fine, aussi de nombreux peuvent apparaître : le surpâturage, le souspâturage, les effets non contrrôlés de cetains traitements sanitaires sur le milieu, les interactions faune sauvage / troupeau (territoire, nourriture, maladie . . . ), les phénomènes d'érosion, etc. Afin de les limiter, des mesures concertées entre les différents acteurs peuvent être mises en place sur l'alpage.
"Textes extraits de la plaquette "L'alpage", réalisée par un collectif de professionnels des Hautes-Alpes et coordonnée par le Réseau Education Environnement 05".
Savoir (res) sentir l'alpage
Des millénaires de pâturage ont contribué à façonner le paysage. Il y a trés longtemps, les chasseurs-cueilleurs suivaient la migration des troupeaux sauvages d'herbivores, puis l'homme domestiqua et sélectionna certaines espèces. le mouvement des troupeaux suit la pousse de l'herbe et l'emmene vers les sommets.
Le pastoralisme est une pratique ancestrale. il s'adapte aux évolutions techniques. il souhaite continuer à exister à part entière. La montagne et l'alpage sont aujourd'hui le théatre de nouveaux usages, de nouvelles valeurs sont prêtées à ces espaces : 
- l'alpage est un espace de pâturage pour de nombreux herbivores en été. Souvent gardé, il est le lieu de vie et de travail du berger. 
- C'est aussi un milieu naturel fragile composé d'espèces animales et végétales particulières, dont certaines sont rares et protégées.
- C'est encore un terrain de découverte, d'étude et de contemplation pour les visiteurs, ainsi qu'un espace de loisirs et de sports.
Savoir (res) sentir l'alpage : 
"S'asseoir, regarder, admirer, repartir sur la pointe des pieds" (P.L.).
Vous voila dans l'alpage. Vous entrez dans un territoire public ou privé, un lieu de vie et de passage. Un milieu vivant toute l'année, riche d'espèces végétales et animales,  souvent faciles à observer. L'équilibre de l'alapge est fragile, il est lié aux conditions du milieu montagnard (neige, froid, éboulis. . . ) et à la pression des activités de l'homme.
Ici, la cabane : c'est la maison du berger, son espace de vie, isolé, privé et intime. Cette vie appartient au berger, ce n'est pas un spectacle.
Là le berger. Même s'il n'est pas visible, il est présent 24H/24 sur l'alpage par tous les temps, pour garder, nourrir, conduire, abreuver, soigner son troupeau et préserver l'herbe . . .  En plus de ses fonctions, il peut avoir un rôle écologique, économique et social.
Avec le troupeau, ce paysage ne vous laisse sans doute pas indifférent. Passage de l'alpage, laissez parler votre coeur et votre imagination, et prolongez par exemple ces quelques mots de Jean Giono. "Le serpents d'étoiles", il évoque les bêtes : on écoute ce bruit de grand troupeau, ce bruit de monde, ce bruit de ciel, ce bruit d'étoiles. C'est un mystère . . .
Savoir être en alpage
Pratiques et gestes de bonne compagnie pour une vie commune et partagée sur l'alpage.
Pas si simple . . . Si vous croisez le berge, merci de le saluer. Peut être vous invitera-t-il, mais attention, il n'est pas toujours disponible.
Se déplacer sur l'herbe de l'alpage, c'est marcher dans l'assiette des brebis, des ongulés sauvages et des insectes.
Le chien
Quelque soit ma race, j'ai l'instinct de chasse et du jeu. Même obeissant et de petite taille, je suis sans le savoir un danger pour le troupeau et la faune sauvage.
Le Patou se confond avec les membres de sa "famille", les brebis. Sa tâche est de protéger le troupeau de toute intrusion humaine ou animale (loup, lynx, chient errant, . . . ). Lors d'une rencontre avec le Patou, chien de protection, le mieux et s'écarter du troupeau. Le Patou sans retournera vers les brebis. Des caresses et de la nourriture le perturberaient dans son travail. Le chien de conduite permet au berger de mener le troupeau. C'est un professionnel insdispensable au berger.
Le mileiu est à préserver. Pour cela, aidez les gestionnaires de l'espace, dont le berger, à protéger les ressources naturelles et la biodiversité.
La brebis 
C'est un ruminant craintif domestiqué. mais la brebis, est-ce : une tondeuse à gazon ? Une productrice de viande ? De lait ? Une bête à tondre ?
En début de journée, le troupeau pâture de longues heures, le berger organise son itinéraire le long d'un circuit de pâturage. 11H - 15H. C'est la "Chôme", ou sieste digestive pour ces brebis. Plus il fait chaud, plus elles chôment longtemps. Les bêtes portent différentes marques, une par propriétaire. Il faut regrouper au moins 1 000 bêtes pour payer un berger. La conduite du troupeau va avoir des effets sur la végétation. Le trèfle alpin est une fleur indicatrice d'une bonne gestion du pâturage, alors que le nard raide apparaît dans les zones surpâturées.
Le troupeau est composé de futures mères et parfois d'agneaux de printemps "tardons". Les agneaux nés à la descente de l'alpage seront élevés à la ferme et vendus durant l'hiver pour le plaisir de vos papilles.
L'alpage
Il est divisé en quartiers. Ici, le quartier d'août qui correspond généralement à l'étage alpin. Plus bas, celui de juillet, plus boisé, où l'herbe pousse en premier car la neige y fond plus vite. L'herbe, matière première de l'alpage, est la seule nourriture des bêtes pour 4 mois de l'année. Cette richesse a un coût pour l'éleveur : il loue la montagne à un ou plusieurs propriétaires. Les "drailles" ne sont pas des sentiers mais des "chemins" à brebis. Le sel complément régulier apporté à l'alimentation de la brebis, est distribué sur de grandes pierres plates, les "assalis". Le berger travaille et vit sur l'alpage. Souvent il est employé par un groupement d'éleveurs pour gérer le troupeau et l'alpage durant 4 mois.
Le savez-vous ?
Jadis, les bêtes étaient regroupées dans un parc fermé par un muret de pierres, le "jas" (aujourd'hui remplacé par des filets électriques).
Souvent en camion, "l'amontagnage" se fait en juin et le "démontagnage" en octobre.
Savez-vous que le département des Hautes Alpes accueille plus de 200 000 brebis et entre 15 000 et 20 000 vaches sur environ 300 alpages d'altitude ?
Alpage d'altitude
Pour aider le berger dans son travail :
article 1 : prioritaire à la montée comme à la descente, la brebis tu laisseras passer.
article 2 : Avec le troupeau et les chiens du berger distance tu garderas.
article 3 : Jamais le troupeau tu ne diviseras.
article 4 : Les sentiers, toujours tu emprunteras. 
article 5 : Ton chien en laisse tu tiendras.
article 6 : La barrière tu fermeras.
article 7 : La tranquilité des êtres vivants tu préserveras.
article 8 : C'est l'article 1 qui l'emporte sur l'article 4.

Journée type d'un berger dans nos alpages.

Journée type d'un berger dans nos alpages. | Freneydoisans.com

BERGER EN OISANS EN L’AN 2002 [Je réédite cet article de Philippe en cette belle semaine pastorale.]
Observation et écrit de Philippe Raybaudi grâce à l’aimable invitation de la famille Olivéro.
Les bergers, comme d’autres acteurs ruraux, se réveillent avec le lever du jour. Le petit-déjeuner est rapide car « les bêtes n’attendent pas ! »
Après avoir fait le tour des tâches matinales il sera temps ensuite de prendre un solide casse-croûte avant de « lâcher » le troupeau.
Les premières occupations du petit matin consistent à vérifier rapidement que l’ensemble du troupeau parqué va bien et qu’aucune bête ne s’est échappée.
Le parc est aujourd’hui composé d’une sorte de barrière en fil de nylon tressé (généralement de couleur orange) d’une hauteur d’environ un mètre, soutenu par des piquets en matériaux composite souple et résistant.
Ce type de clôture a plusieurs avantages. Elle est légère, facilement transportable et d’un déplacement aisé, la mise en place pouvant se faire en quelques minutes. L’intérêt principal repose dans le fait que le filet est connectable à un système autonome générateur d’impulsions électriques , alimenté sur une batterie automobile. Si un élément extérieur, un sanglier par exemple, ne vient pas perturber l’intégrité physique de ce type de parc, le troupeau reste parqué tout le temps souhaité sans aucun risque pour les bêtes.
Une fois ce contrôle effectué, les bergers retournent à « la cabane » pour déjeuner. La porte de la bergerie ouvre directement sur une large pièce principale en « L ». Un lit dans l’angle droit, un poêle à bois et une table rectangulaire avec quatre chaises composent le mobilier ; rien de superflu. Une échelle de meunier dessert l’étage et les deux petites chambres.
Dans le fond de la pièce à gauche, le coin cuisine avec son évier et une cuisinière à gaz propane. À droite de la cuisine un recoin sert de réserve dans la partie au nord, la plus fraîche.
Le casse-croûte est copieux : œufs au plat, saucisson, terrine, fromage de brebis et pain de campagne. Le tout arrosé d’un bon petit vin rouge et d’un café. Il est 8 h 30, la matinée sera longue d’ici midi.
Après s’être restaurés, les bergers sortent pour délivrer le troupeau. Le parc électrifié est ouvert rapidement sur un tiers environ de sa longueur afin que le troupeau puisse s’élancer sans trop de bousculades.
Les animaux, instinctivement, partent en direction du ruisseau en contre bas, à environ un kilomètre de là. Monsieur Olivéro nous explique qu’au moment du lâcher, ce n’est pas la peine d’essayer de les contraindre à monter en alpage : les bêtes ont soif.
Pendant ce temps, les deux bergers se préoccupent des moutons qui traînent. Généralement, une bête qui reste à l’écart du troupeau ou qui éprouve des difficultés à suivre les autres peut-être le signe d’une blessure ou d’une maladie. L’observation du comportement des animaux est une des règles principales de la bonne gestion d’un troupeau.
Les moutons s’élancent donc dans la pente et rejoignent en quelques minutes le ruisseau.
Après une vingtaine de minutes, les bergers commencent à ordonner aux chiens de rassembler le troupeau.
Dans un patois mêlé de français et d’italien, Monsieur Olivéro donne aux deux chiens les indications nécessaires : rassembler par la gauche ou par la droite, descendre ou monter, partir ou revenir, décrire des cercles concentriques pour contraindre les retardataires, etc.
Les ordres criés sont aussi intraduisibles qu’efficaces et Esprit nous promet, le jour où il aura un moment, de nous décrire en détail la phonétique, l’origine et l’interprétation de chaque terme.
Rapidement, les chiens rassemblent le troupeau qui commence sa progression par le bas de la combe, versant ouest, pour remonter lentement vers le col de Cluy.
De notre côté, nous étions restés avec les bergers à mi-pente entre la bergerie et le ruisseau, situation idéale pour observer sans se fatiguer inutilement à descendre puis à remonter l’ensemble du vallon.
Il faut noter là, un comportement caractéristique de nombreux métiers agricoles ou artisanaux qui consistent, de la part de paysans ou d’artisans expérimentés, à économiser leurs forces tout au long de la journée de travail. Rien à voir naturellement avec de la nonchalance ou de la paresse, mais plus exactement avec une forme de sagesse qui consiste à s’économiser pour être parfaitement efficace et rentable sans fatigue inutile.
D’ailleurs, si le troupeau s’élance souvent un peu au fil de ses envies (ce qui justifie la présence des chiens pour contenir cette tendance à l’éparpillement) le berger pour sa part aura la plus grande attention dans ses déplacements qui, dans la majeure partie des cas, se fera à flanc de montagne en suivant la courbe de niveau sans trop monter ou descendre.
L’objectif étant de garder l’ensemble du troupeau sous contrôle visuel et à portée de voix. Une telle expertise, avec de bons chiens bien dressés et obéissants, permet de surveiller un troupeau de plusieurs milliers de têtes à près de deux kilomètres.
Cette observation nous a permis de constater que la principale qualité physique d’un berger, outre l’aptitude à la marche, était de toute évidence d’avoir une bonne et forte voix.
Si le travail des chiens, à lui seul, avec l’étude du lexique indispensable à leur commandement, peut justifier un sujet de mémoire sur le patrimoine oral (d’autant qu’avec ses origines italiennes, Monsieur Olivéro détient certainement un vocabulaire professionnel bien à lui), nous nous contenterons pour l’instant en une description de ce qui nous est donné à voir et à entendre en essayant d’interférer le moins possible sur la situation.
Notre position fut donc systématiquement en léger retrait, dans une attitude qui tentait à nous faire oublier. Dans cette position, il était important de comprendre à l’avance ce qui allait se produire pour ne pas se trouver trop rapidement en rupture avec le sujet d’observation, tout en gardant cette distance qui nous semblait utile au respect du travail de ces bergers et de leurs chiens.
Il fut alors intéressant de comprendre la difficulté que représentait la configuration du terrain et sa végétation.
Pour un néophyte, il était en effet difficile de comprendre pourquoi les bergers montaient si haut dans les alpages alors que l’herbe haute et grasse plus en aval semblait bien plus propice à la santé des animaux. C’est qu’en fait, l’aridité du paysage est un atout indispensable à la garde d’un troupeau. Comment serait-il possible de surveiller 2 500 moutons au milieu des arbres où la vue, dans le meilleur des cas, porte à une centaine de mètres ?
De plus, la moyenne montagne en Oisans offre souvent des sommets praticables avec des pentes relativement douces à l’image des Buffes, du Sommet de l’Homme ou de l’accès par le Col de Grange Pellorce du Mont Cassini (par son versant sud-ouest).
À ces altitudes entre 2 000 et 3 000 m, la végétation est bien moins dense. Seuls quelques buissons épars et un épais tapis de baie sauvages et d’herbe constituent un excellent met pour les troupeaux tout en garantissant une visibilité optimale par beau temps.
Et c’est là que nous aborderons une autre des qualités indispensables du berger.
Sans posséder des dons d’oracle, le berger doit pouvoir compter sur le beau temps. S’il est vrai que de nos jours, la météorologie a fait de gros progrès, elle n’est pas une science exacte et cela est d’autant plus vrai dans le Massif de l’Oisans.
En effet, il est important de souligner que ce massif dispose à la fois d’un ensoleillement méditerranéen et de précipitations souvent égales à celle des Alpes du Nord. Cette configuration particulière offre à l’Oisans un micro climat caractéristique et il est souvent plus utile d’observer l’évolution du ciel que d’interroger les serveurs vocaux de Météo-France qui offrent des indications ville par ville. Dans le cas de l’Oisans, prendre comme seule référence la météo de Grenoble ou de Briançon, conditionne une marge d’erreur trop importante lorsque l’on a la responsabilité d’un cheptel de 2 500 ovins.
Les bergers, s’ils écoutent tout de même les grandes tendances annoncées sur les ondes, s’en remettent néanmoins largement à leur expérience en aérologie et à leur grande pratique du milieu montagnard.
« Si au coucher du soleil, des nuages s’accrochent sur le sommet de la Meije, c’est un changement de temps prévu pour la nuit ou le lendemain » explique Esprit Olivéro.
De tous les dangers qui guettent le promeneur imprudent (et les moutons), c’est certainement l’orage qui entraîne le plus de problèmes. Outre le risque d’être foudroyé, les bêtes affolées peuvent courir en tous sens, sauter les barres rocheuses et se fracasser en contrebas.
Par temps de pluie, les nuages peuvent envelopper le troupeau dans un brouillard où l’on ne voit plus ses pieds. Le risque de glisser dans les rochers ou de se perdre est d’autant plus grand que les nuits sont peu propices au camping improvisé « à la belle étoile ».
La prudence est donc de mise quand le temps peu changer du tout au tout en moins d’une heure et qu’à près de 3 000 m, il peut parfaitement neiger au mois d’août.
Le barbecue du midi nous permit d’engager la conversation sur l’entretien des alpages.
En effet, nous étions intéressés de connaître l’avis de nos deux bergers sur leur contribution à la préservation des paysages.
La discussion tourna autour de l’aménagement de leur action au regard des impératifs économiques et touristiques. Monsieur Olivéro insista sur l’importance de l’Association Foncière Pastorale qui lui permettait d’avoir un seul interlocuteur et une meilleure maîtrise à long terme, même s’il reconnaissait qu’il s’était grandement méfié au moment des discussions de mise en place de cette structure. Il expliqua que du fait de l’AFP, de nombreuses aides économiques et techniques pouvaient lui être apportées sans que sa légitimité professionnelle ne soit remise cause. Il précisait qu’une gestion plus globale de la montagne, dans sa dimension naturelle mais également économique, sociale voire culturelle lui apportait une vision différente de son métier même si tout n’était pas idéal (comme la réintroduction des loups par exemple). Cependant, il reconnaissait que le renfermement sur soi n’était pas la meilleure des attitudes à une époque d’une plus grande ouverture de la montagne au tourisme vert où les intérêts de tous les acteurs devaient être pris en considération.
D’après lui, cette ouverture d’esprit (qu’il nous pardonne ce jeu de mots facile) lui offrait à lui et sa famille la possibilité d’un meilleur contact avec les autres habitants du hameau de Puy-le-Haut majoritairement propriétaire de leur résidence secondaire.
Lorsque dans le début des années quatre-vingt-dix, plusieurs ruines et habitations anciennes du hameau se sont vendues, la famille Olivéro a craint ce subit envahissement comme la fin d’une tranquillité qu’elle goûtait depuis toujours. Dorénavant, il allait falloir composer avec les « étrangers qui achetaient toutes les maisons », supporter les voitures, les cris des enfants, les touristes qui viennent faire aboyer les chiens… Ils ne se sentaient plus chez eux.
Après quelques années de « flottements » pour ne pas dire de frictions, la situation commença à s’améliorer. L’idée de créer une association de villageois autour du rassemblement, de l’entraide et de l’amitié fit son chemin en 1999.
Joceline Olivéro (la fille d’Esprit et de sa femme Georgette), en acceptant volontiers la place de Vice-présidente, contribua largement à détendre l’atmosphère qui aujourd’hui, dans le partage des légumes du jardin des uns et des autres, des tartes aux pommes ou aux myrtilles et des quelques apéritifs conviviaux qui égayent la belle saison, a permis de réinstaller durablement la bonne humeur dans ce coin de montagne.
D’un hameau pratiquement en ruine quinze ans en arrière, ces nouveaux « villageois en herbe » ont réussis à se faire apprivoiser par cette famille de bergers accrochée à leur terre.
Les valeurs des uns et des autres n’ont finalement pas été perdues et c’est justement cette différence culturelle et de génération qui donne à cette petite communauté une singularité remarquable.
L’après midi se déroula sensiblement de la même manière que la matinée. Cette fois le troupeau fut conduit sur les pentes du sommet de l’Homme entre les communes d’Auris et du Freney d’Oisans.
Vers 18 heures les moutons furent reconduits dans le parc près de la bergerie.
Les bergers commencèrent alors à soigner quelques bêtes en particulier celles qui avaient de légères blessures susceptibles de favoriser des infections avec l’apparition de vers. Un badigeon avec une préparation désinfectante permettait de régler ces petits soucis en quelques jours de traitement.
Ici, à la bergerie d’altitude il n’y avait pas d’agneaux. Lorsque des brebis mettaient bas, les bergers descendaient mères et petits auprès des femmes, à la maison de Puy-le-Haut. Là, dans un environnement moins rude, les agneaux pouvaient vivre leurs premières semaines dans des conditions plus idéales.
Philippe Raybaudi